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Les oiseaux migrateurs illustrent bien notre interdépendance

Samedi 9 Mai 2015 - 10:30

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Contempler le doux spectacle des oiseaux migrateurs à travers la planète n’est ce pas une source d’apaisement ? Et au-delà de la sensation de plénitude procurée par cette vision, l’on pourrait également s’interroger sur l’exemple ô combien profond de ces volatiles qui, ne connaissant aucune limite frontalière autre que celle imposée par leur mieux être, s’envolent au gré des saisons vers des destinations plus adaptées pour la perpétuation  leurs espèces ?

Cette entame nous permet d’évoquer la Journée mondiale des oiseaux migrateurs certes, mais surtout l’interdépendance qui caractérise notre humanité en exprimant, aussi fort qu’il le faut, que certaines idées reçues en termes de migrations demeurent erronées.

Lancée depuis  2006,  célébrée chaque année et administrée par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), la Journée mondiale des oiseaux migrateurs, campagne de sensibilisation à la conservation des oiseaux migrateurs et de leurs habitats dans le monde entier, nous enseigne une belle leçon de vie.

En effet, depuis 2006, tous les 9 et 10 mai, sont organisés programmes éducatifs, conférences,  sorties ornithologiques, visites d’infrastructures énergétiques respectueuses des oiseaux au même titre qu’expositions d’art ou d’autres événements publics, dans le dessein d’enrichir cette célébration mondiale.

On l’aura compris, il s’agit bien de rappeler à cette occasion le besoin toujours croissant de la demande mondiale en énergie et, partant, la nécessité vitale de développer de nouvelles technologies relatives aux énergies renouvelables. Ainsi, l’expansion des infrastructures existantes dans ce secteur demeure t- elle essentielle pour s’engager vers un avenir sobre en carbone.

D’où la prise en considération impérative de la biodiversité et plus précisément des oiseaux migrateurs pour évoquer  l’importance des technologies de l’énergie qui préviennent, réduisent au minimum et atténuent les impacts sur les oiseaux migrateurs et leurs habitats. Cette occasion  offerte, pour nous familiariser avec ces oiseaux, devrait également nous pousser à continuer de réfléchir ensemble et par analogie pour lutter contre les dangers qui guettent les populations migratoires humaines tout au long de leurs périples à l’instar de ces nombreuses catastrophes humaines dans les eaux méditerranéennes. Les migrants d’aujourd’hui sont assimilés à des personnes en  situations de détresse, de fragilité, d’exploitation.

De nombreux débats ont lieu sur les politiques d’asile et d’immigration. Mais quelles sont les causes réelles qui poussent à quitter son pays ? En procédant aussi par analogie, pourrait-on stopper les flux migratoires des oiseaux ?  Puisque c’est un besoin vital et énergique, comment agir pour permettre aux personnes de vivre dignement dans leur propre pays ?

Le PNUD, à travers les Objectifs du Millénaire pour le développement, propose quelques actions pour agir sur ces causes de migrations et pour améliorer le bien-être des populations des pays en difficultés. Il est vrai que si les migrations des oiseaux sont vitales pour ces espèces, il n’en demeure pas moins qu’il en va de même pour les humains, souvent poussés à migrer pour des raisons historiques, économiques, naturelles (changements climatiques, dégradation de l’environnement en général), politiques, familiales, ethniques, religieuses etc., qui sont autant de raisons justificatives des flux migratoires.

Au même titre que l’on s’évertue à protéger l’habitat et donc l’environnement des oiseaux migrateurs, au même titre devrait-on avoir un regard bienveillant sur ces populations migrantes et particulièrement sur l'évolution positive de leurs pays nourriciers respectifs.

Car, s’il est utile de savoir qu’il y a actuellement environ 200 millions de migrants de par le monde, soit 3% de la population mondiale dans le sens Sud-Nord, il faut savoir que notre XXIe siècle verra des flux migratoires accélérés en raison des changements climatiques et pas forcément dans le sens que l’on peut imaginer.

Ferréol Constant Patrick Gassackys

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

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