Opinion

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Manhattan

Lundi 18 Septembre 2017 - 16:00

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Alors que débute aujourd'hui à New York la soixante-douzième Assemblée générale des Nations unies se pose avec une acuité particulière la question essentielle qui suit : les cent quatre-vingt-douze nations membres de l'ONU vont-elles, oui ou non, placer enfin la crise qui déchire la Libye au cœur de leurs préoccupations ?

Cette question s'impose d'autant plus aujourd'hui qu'en moins de six ans le chaos libyen a généré trois "tsunami" humains qui prennent de jour en jour une ampleur sans précédent. Avec, d'une part, la dégradation continue de la situation dans l'immense région saharo-sahélienne que le déploiement par la France de la force Barkhane n'a en rien diminuée ; avec, d'autre part, l'instauration d'une zone de non droit dans le nord de l'Afrique qui ne cesse de s'étendre et qui permet aux trafics en tous genre de proliférer ; avec, enfin, un afflux des migrants vers l'Europe qui n'a pas de précédent historique et qui menace désormais la stabilité intérieure des très riches nations de cette partie de l'hémisphère nord.

Si l'on en juge d'après ce que disent les diplomates et ce qu'écrivent les grands médias la menace nucléaire que fait peser la Corée du Nord sur le Japon, l'évolution de la guerre qui se déroule contre Daech et l'Etat islamique en Syrie et en Irak, les tensions existantes entre l'Europe et la Russie figureraient en tête des débats qui vont s'engager dans le Palais de verre de Manhattan. Mais il serait peu question de la Libye et des dangers que la décomposition de ce pays fait peser sur l'Afrique et sur l'Europe.

Une aberration, bien sûr, qui mérite d'autant plus d'être dénoncée que l'Union Africaine s'emploie depuis des mois, depuis des années même, à réconcilier les frères ennemis libyens. Des frères ennemis qui, semble-t-il, entendent aujourd'hui ce message de paix comme en ont témoigné, ces derniers jours, la réunion à Brazzaville du Comité de haut niveau pour la Libye et la venue samedi, toujours à Brazzaville, du Maréchal Khalifa Haftar.

Si les Nations unies étaient sages ou simplement prudentes, elles consacreront l'essentiel de leurs débats à l'appui qu'il convient d'apporter aux initiatives africaines en faveur de la paix. Mais sont-elles sages, ou simplement lucides ?

 

 

Les Dépêches de Brazzaville

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