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Réformer les chambres de commerce pour mieux accompagner les entreprises

Mercredi 9 Mai 2018 - 11:58

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Avec la rareté des dotations publiques, les chambres consulaires sont condamnées à se réformer pour se détacher de la tutelle de l’Etat, en trouvant de nouvelles ressources. Elles devront se moderniser pour augmenter l’attractivité du territoire, remédier aux dysfonctionnements, contribuer à la création des grands pôles d’emplois et au développement des entreprises privées. Il faut proposer un nouveau schéma directeur qui conduira à une refonte profonde du statut juridique des chambres consulaires pour les rendre plus fonctionnelles et dynamiques au moment où les entreprises rencontrent les pires difficultés mettant en péril leur existence même.

La finalité est d’ancrer leur implantation sur le territoire pour booster le développement de l’entrepreneuriat national. Cette réforme doit permettre une structuration du paysage productif, en créant un Conseil supérieur des chambres de commerce, ou agence nationale des chambres consulaires, dont la mission sera de gérer l’ensemble des chambres consulaires du Congo. Cet organe pourra élire les nouvelles instances, définir la politique et la stratégie à suivre, répartir les dotations selon leurs résultats. Progressivement, le versement des subventions et taxes sera supprimé, en favorisant le financement avec les revenus de leurs prestations et opérations de crédits ou le patrimoine.

Le renouvellement des instances dont les mandats sont dépassés depuis des décennies est urgent. Cette réforme est imposée par les phénomènes d’étalement urbain qui transforment les territoires économiques aux alentours des grandes villes. Autres avantages : réaliser les économies d’échelle, budgets mieux orientés, renforcer la crédibilité dans les relations avec les interlocuteurs des chambres (chefs d’entreprise, collectivités, porteurs de projet). 

Accroître leur rôle en mutualisant leurs moyens au niveau départemental et en diversifiant leurs activités, revisiter l’organisation et le fonctionnement de ces chambres, afin d’augmenter leur nombre, redéfinir leurs missions et proposer une nouvelle cartographie des chambres consulaires pour redynamiser le tissu productif du pays. Créer les nouvelles infrastructures comme les places de marchés, les bourses de sous-traitance et cotraitance, l’appui des TPE/PME pour accéder aux marchés publics.    

Il convient de démembrer les chambres consulaires de Pointe-Noire et Brazzaville, en créant à la place deux chambres spécialisées par métiers dans chaque ville, pour améliorer la qualité des prestations rendues aux entreprises et leur fonctionnement. Le but est de remettre en cause l’hyper-concentration des activités au sein de ces chambres, au profit d’un meilleur soutien aux dirigeants d’entreprises.

 

Jean Kernaïse Mavoungou, docteur en finance de marché, directeur

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Édition Quotidienne (DB)

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