Voix

Que l’Afrique fasse entendre sa voix avec force dans la quête d’une solution pacifique à la crise qui dévaste aujourd’hui la Libye ne peut avoir que des effets positifs. En disant haut et fort hier, à Brazzaville, que l’Union africaine doit être soutenue par la communauté mondiale tout entière dans sa recherche pour la paix et en débattant de façon très directe sur les voies qu’il convient de suivre pour la restaurer dans cette partie du continent, la huitième réunion du Comité de haut niveau sur la Libye a marqué sans doute un pas décisif dans la bonne direction. Si elle n’a pas résolu le problème, elle a dessiné en tout cas avec précision les voies de l’accord que le prochain Sommet d’Addis-Abeba devrait entériner les 9 et 10 février prochains.

Certes il est trop tôt pour conclure de ce qui précède que la crise générée il y a neuf ans par l’assassinat programmé du Guide libyen Mouammar Kadhafi touche à sa fin. Mais la réunion de Brazzaville, ou plus précisément de Kintele, a confirmé hier le fait que l’Afrique entend bien continuer à explorer les voies qui permettront de mettre un terme au conflit dont l’aggravation continue met aujourd’hui en péril toute la partie nord du continent. Elle souligne aussi, et ce n’est pas rien, le rôle que le Congo, notre Congo, joue plus que jamais dans la prévention et la gestion des crises.

Quelle que soit l’issue de la crise libyenne l’Histoire retiendra des évènements que nous vivons aujourd’hui le fait qu’une fois de plus Brazzaville a, en effet, engagé toutes ses forces dans le but de faire triompher à l’échelle de l’Afrique la concorde entre les hommes, entre les peuples. La réaffirmation d’un engagement humain en faveur de la paix qui n’est pas sans rappeler celui dont nous commémorerons dans neuf mois le quatre-vingtième anniversaire et qui vit le Général de Gaulle venir à Brazzaville lancer la reconquête de la liberté foulée aux pieds par les Nazis en Europe.

Dans le moment présent où les grandes puissances s’affrontent sur la scène planétaire à fleurets de plus en plus démouchetés dans le seul but d’affirmer leur prééminence rien n’est plus important pour nous, Africains, que de confirmer notre volonté collective de protéger ou de restaurer la liberté que nous avons si chèrement acquise dans les siècles précédents.