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Les limites

Samedi 21 Octobre 2023 - 19:42

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C’est le cas de le dire. Le monde moderne se développe à la vitesse « grand V » comme l’attestent les acquis obtenus dans les domaines scientifiques et technologiques. Sur la foi de ce postulat, les prochaines décennies réservent peut-être à l’humanité une existence bien plus prospère en termes de soins de santé, d’infrastructures de communication, de moyens de locomotion, la liste n’est pas exhaustive.

Cette lecture fascinante de l’avenir est en partie raisonnable quand on pense aux difficultés de toutes sortes auxquelles les humains ont été confrontés les époques passées pour se nourrir, se vêtir, se déplacer, se soigner, ou même s’égayer. S’il est clair que la famine, les pandémies et les conflits armés plus ou moins localisés continuent d’ébranler la société humaine, la grande inquiétude vient pourtant des limites que posent à l’homme d’aujourd’hui sa capacité à surmonter le bellicisme ancré dans sa nature propre.

Ceci pour montrer du doigt la violence collective qui caractérise de nos jours les prises de parole des décideurs étatiques les plus en vue. Ecoutez parler les hommes et les femmes que la force des choses, les accommodations ou les volontés sociopolitiques ont porté à la tête de nos Etats, à la direction des organisations internationales parées du statut de bienfaitrices, voire de donneuses de leçons. Ils dérapent dès lors qu’ils s’expriment sur les sujets existentiels sans mesurer à quel point ils mettent à mal la cohésion mondiale.

Il n’est que d’observer leurs positionnements sur la guerre qui déchire le Proche-Orient depuis l’attaque perpétrée par le Hamas contre Israël le 7 octobre. Plus que les peuples de tous les pays, à l’unanimité près restés lucides puisque tous veulent de l’arrêt des hostilités, les dirigeants jettent eux quasiment de l’huile sur le feu. L’on pensait, en l’occurrence, que ceux qui sillonnent les villes embrasées de la région porteraient un message de paix, l’on s’aperçoit globalement qu’ils sont à court de meilleures propositions.

Autant le dire clairement, beaucoup dans le moment extraordinairement sensible que nous vivons ne parviennent pas à se défaire d’une vision étriquée des rapports entre les deux parties entrées en belligérance depuis de nombreuses décennies. Partout, que l’on soit en Israël, en Palestine et dans les autres capitales du monde, des voix qui appellent à la retenue sont raillées, comme si ceux qui s’exercent à ce jeu-là trouvaient le bonheur dans les pénitences infligées aux populations israéliennes et palestiniennes.

L’échec collectif des chancelleries du monde, notamment celles dont les voix peuvent être les mieux écoutées dans ce type de conflit, est à mettre au compte de la vanité de puissance qu’elles revendiquent dans les enceintes internationales. Complices de ces entités sont peut-être, à quelque chose près, ces « spécialistes » qui empoisonnent les « grands » médias avec leurs analyses si savantes qu’elles s’éclairent de toutes petites étincelles aussitôt assombries par l’aveuglante lumière de la vérité. Cette vérité qui nous rappelle l’humilité de ne pas sautiller sur la souffrance des autres.

Gankama N'Siah

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