Brazzaville, berceau de l’olympisme africain

Ce vendredi 4 septembre 2015 s’ouvre à Brazzaville, la 11^ème édition des Jeux Africains dits Jeux du Cinquantenaire. Cette 11^ème édition vient rappeler au monde que, du 18 au 25 juillet 1965, eurent lieu ici, à Brazzaville, au bord du majestueux fleuve Congo, les Premiers Jeux africains ; pour la première fois, le continent organisait une compétition uniquement réservée aux sportifs africains.

Brazzaville venait de donner ainsi naissance à l’olympisme africain. C’est dans la capitale congolaise, les 13,14 et 15 juillet 1965, la semaine précédant l’ouverture des Premiers Jeux africains, que des responsables sportifs africains décidèrent d’instituer un organisme supranational de coordination de l’ensemble des activités sportives sur le continent. Mais c’est à Bamako, les 12, 13 et 14 décembre 1966, que naquit le Conseil supérieur du sport en Afrique, en abrégé Cssa. Le Congolais Jean-Claude Ganga en assura, dès le début, le secrétariat général. L’impulsion donnée à Brazzaville a permis un développement prodigieux du sport en Afrique. Brazzaville est bien le berceau de l’olympisme africain. La deuxième édition des Jeux Africains qui devaient se tenir à Bamako, n’eurent pas lieu. Après de multiples péripéties, c’est Lagos (Nigéria) qui en assura l’organisation.

Brazzaville 1965 fut un vrai succès, de l’avis des observateurs. À la clôture des Premiers Jeux africains, le président du Comité international olympique (Cio), Avery Brundage, déclarait : « C’est merveilleux d’avoir pu organiser d’une manière aussi parfaite, dans une ville pas plus grande que Dijon (France), ces Premiers Jeux africains malgré les difficultés de communication. Lorsqu’on sait que l’organisation d’une telle manifestation serait déjà difficile en France, on se rend mieux compte combien est grand le mérite de nos amis africains de Brazzaville d’avoir pu mettre sur pied la grande compétition qui leur était confiée ».

Après les Premiers Jeux africains, le Congo organisa d’autres compétitions africaines, avec le même succès. 31 ans après Brazzaville 1965, et au moment où va démarrer Brazzaville 2015, il n’est pas superflu de rappeler que la capitale congolaise eut le privilège du 3 au 9 septembre 2006 d'abriter la première édition des Jeux d’Afrique centrale des moins de 20 ans. L’organisation de ces compétitions fut confiée au Congo par l’Association des comités nationaux olympiques d’Afrique (Acnoa). Sept disciplines (football, handball féminin, athlétisme, judo, boxe, tennis de table et taekwondo) furent au programme de cette première édition. Huit pays y participèrent : le Congo, le Tchad, le Cameroun, le Gabon, la Guinée-Équatoriale, la République Centrafricaine, la République démocratique du Congo et Sao-Tomé et Principe. Ces jeux se déroulèrent aux Stades Alphonse Massamba-Débat, Félix Eboué et au Complexe omnisports de Ouenzé.

Contrairement aux jeux de 1965, en 2006 les athlètes congolais réalisèrent une extraordinaire moisson de médailles. Ils montèrent 40 fois sur la plus haute marche du podium, ne laissant que des miettes aux autres pays. Au total, le Congo obtint 78 médailles, suivi de la RdC, 46 médailles (dont 9 en or), du Tchad, 27 médailles (dont 5 en or), du Gabon, 12 médailles (dont 4 en or), de la Rca, 10 médailles (dont 4 en or), enfin Sao-Tomé, 4 médailles (dont 1 en or).

À l’occasion des Jeux du Cinquantenaire, la meilleure façon pour les sportifs congolais de faire honneur au pays et au chef de l’État, qui ont voulu l’organisation de ces jeux au Congo et à Brazzaville, c’est de remporter de nombreuses médailles. Comme on dit trivialement, Denis Sassou Nguesso a mis les moyens pour offrir au public congolais un écrin d’infrastructures sportives qui fait la fierté des Brazzavillois. Comme il y a cinquante ans, à la faveur des Jeux Africains, la ville s’est agrandie. Kintélé est en voie d’urbanisation.

Il ne nous reste plus qu’à demander au public congolais de soutenir toutes les équipes des Diables Rouges en compétition, afin que la moisson de médailles soit bonne.