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Changer de constitution pour changer la RépubliqueJeudi 22 Octobre 2015 - 15:45 Depuis sa création, en 1958, la République du Congo a connu de nombreuses poussées de violence. De 1959 (la fameuse guerre Nord/Sud) à la grande déflagration de 1997, le Congo est passé par toutes les phases d’éruptions de violence. Les assassinats ont aussi connu leur vague de tueries inutiles. Matsocota, Pouabou et Massouémé sont la funeste illustration du résultat des luttes interpersonnelles. Lorsqu’elles prennent le dessus chez un homme, celui-ci bascule de l’humanité à la bestialité. En 1997, le Congo a frôlé la « somalisation » par la somatisation d’un conflit politique mineur qui relève davantage d’un esprit de contrariété que d’une réelle contradiction. La Somalie est ce pays en lambeaux de la Corne de l’Afrique qui a donné ce néologisme qui signifie non-État, destruction systématique. Pour un peuple, le référendum, occasion de prise de parole directe, ne peut être un prétexte, pour les acteurs politiques, de nous rejouer la pièce macabre de notre mise à mort collective. Ne sacrifions donc pas la paix pour l’intérêt égoïste d’un petit cénacle d’individus, soucieux de retrouver ou de profiter, sur nos dos, des ors de la République. Nous n’allons pas indéfiniment vivre au rythme de l’humeur des hommes politiques, toujours en permanente lutte de positionnement. Le peuple congolais a l’occasion de prendre en main son avenir, sans mandataire. Son choix, le 25 octobre prochain, en faveur d’une République fondée sur le partage et la solidarité en fera l’architecte d’un nouveau Congo. La Conférence nationale est, avant tout, le résultat des luttes interpersonnelles et de positionnement qui ont pourri la vie politique dans notre pays. La guerre dite du 5 juin 1997 est arrivée et mis le Congo à feu et à sang. Pour certains politiciens, la guerre consiste à faire payer par les autres le prix de leur folie qu’ils s’exonèrent de payer eux-mêmes. Le peuple congolais a connu la géhenne. Pays dévasté, administration déstructurée, populations déplacées, tel est le résultat de ce dérapage. Ce qui a failli se produire mardi dernier. Inutilement. On ne nous y reprendra pas cette fois-ci. Il n’y a aucune raison pour replonger le pays dans le chaos. Ceux qui ont vécu dans leur chair cette guerre en portent encore les stigmates. La violence physique commence toujours par la violence verbale. Le germe de la guerre, qualifiée de « bêtise humaine », hideuse expression, vit encore chez de nombreux hommes politiques, peu préoccupés par les conséquences de leur recours à la violence. À cause d’eux, dans ce pays, le sang des autres a souvent coulé. La constance dans l’illusion de nos politiciens est effarante. Surfant sur les vagues d’une certaine impatience et de la désinformation, du mensonge et des affabulations, ils veulent nous vendre du rêve, à un moment où les performances de notre pays permettent l’espoir d’un bonheur partagé. Depuis la fin de la guerre, de grands travaux structurants ont modifié la physionomie du Congo. La réalisation des autres défis, l’école, la santé, l’emploi, l’industrialisation, la réduction des inégalités, etc., ne sont possibles qu’avec la paix. Pour ou contre le changement de la Constitution de 2002 ? Oui, pour le changement, si c’est le prix à payer pour donner une chance à tout le monde. Pour l’instauration d’une nouvelle République, plus juste, plus équitable et plus solidaire, changeons de constitution pour changer la vie. La paix est l’alpha et l’oméga du progrès. Il nous faut, ensemble, la préserver. MFUMU Edition:Édition Quotidienne (DB) Notification:Non |