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Regard sur les cinquante dernières années (1965-2015) (9) 1973

Jeudi 10 Mars 2016 - 14:27

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Cette livraison de Brin d’histoire est consacrée aux jours évanouis de l’année 1973, fortement marquée par la politique. Me reviennent à l’esprit, des moments et des faits significatifs d’une période contrastée.

1973 démarre sous d’heureux auspices. Mgr Emile Biayenda est créé cardinal par le Pape Paul VI le 2 février 1973. Dans l’ordre de succession il vient après Augouard, Biechy, Michel Bernard et Théophile Bemba. Un mois après cet événement, la famille musicale congolaise est en deuil. Albert Ntounta dit Mamadou, ancien chef de l’orchestre Cercul Jazz, décède à Kinshasa le 5 mars 1973. Il est inhumé quelques jours après, le 9 mars, à Brazzaville. Il partage ce triste destin avec démon Kazanaud, grand chanteur et excellent compositeur de l’orchestre Negro Band.

Du 16 au 22 avril 1973, s’ouvre dans la capitale congolaise, le procès de l’affaire Diawara. Ceux qui ont assisté ou aidé Ange Diawara et ses amis ayant pris le maquis après le putsch manqué du 22 février 1972. Les inculpés sont plus de quarante. Parmi eux, Pascal Lissouba, ancien chef du gouvernement et membre du comité central du Parti congolais du travail ; Sylvain Bemba, ancien ministre de l’Information ; quatre Français (Mlles Paule Fioux et Paule Deville, le docteur Boissay et Bernard Quereux) ainsi que des lycéens, soldats et paysans. Coïncidence ou calcul machiavélique, quelques heures après la fin de ce procès, Diawara et ses compagnons d’infortune, Jean-Baptiste Ikoko et Jean-Claude Bakekolo, ainsi qu’une quinzaine de jeunes gens engagés dans la lutte armée dans le maquis de Goma Tsétsé, sont assassinés et leurs corps exposés aux regards du public, au stade de la Révolution (actuel stade Massamba-Débat), dans une mise en scène macabre. La mort de Diawara est l’une de ces énigmes, non élucidées, qui encombrent les annales de l’histoire nationale congolaise. Ange Diawara Farimaka est né en 1942 à Sibiti.

Le 2 juin 1973, débutent les épreuves du premier baccalauréat congolais, au Lycée de la Libération, redevenu Pierre Savorgnan de Brazza, à la faveur de la Conférence nationale souveraine de 1991. Jusqu’à cette première épreuve, le Congo dépendait de l’Académie de Bordeaux, en charge du baccalauréat dans notre pays. L’auteur de ces lignes, alors élève en classe de seconde, obtint son baccalauréat, série A, avec la plus forte note en philo, 17/20.

Le 24 juin 1973, la 4ème constitution du Congo est approuvée par 78% de oui, sans grand déchirement, contrairement à celle du 6 novembre 2015, à l’origine des tumultes observés en octobre de l’année dernière. Heureusement que la mécanique de la violence et du désastre s’est enrayée. Le Congo est passé, une fois de plus, à côté de sa tombe. Le peuple congolais n’a pas cédé à la paranoïa de certains hommes politiques qui prennent des vessies pour des lanternes. Il saura, le 20 mars prochain, séparer le bon grain de l’ivraie.

La Rançon d’une alliance de Sébastien Kamba (premier long métrage congolais en couleur) est projetée, en première, au cinéma Le Paris (à l’emplacement de la librairie Hacledick, dans l’immeuble de la Cnss – Caisse nationale de sécurité sociale -, dans le prolongement de l’avenue de Reims).

Le monde musical congolais, jusqu’alors, dominé par les Bantous, Negro Band, Mando Negro Kwala Kwa, Sinza Kotoko et le Super Boboto connait une petite révolution. Coup sur coup, sont créés de nouveaux orchestres, Le Peuple du Trio Cépakos Célestin, Pamelo et Kosmos), Guérilleros, Super Tembessa, Sekeni Staighen, Super Kwala Kwa, Lisolo, Masano, Mbunzila (ex Negro Band), Kowa. Didi Siscala (ex Mando Negro) rejoint les Bantous de la capitale. Mwana Zama et les Techniciens mettent sur le marché du disque Chanta Bouita. Outre Mwana Zama, Les Techniciens comptent en leur sein, Jean Sylvain Pergo, Toussaint, Teddy, Ballou Canta, Robert Massamba-Débat, Bakouma, Ingani Odilon, Sao Charly. Un deuxième titre Manda fait un tabac dans les débits de boisson. Une pensée pieuse pour Mwana Zama qui vient de nous quitter. Ainsi va la vie à Brazzaville.

 

MFUMU

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