Opinion
- Éditorial - Les Dépêches de Brazzaville
- Réflexion - Jean-Paul Pigasse
- Le fait du jour - Gankama N'Siah
- Humeur - Faustin Akono
- Chronique - Boris Kharl Ebaka
- Brin d’histoire - Mfumu
- Tribune libre - Sergueï Lavrov
- Idées-forces - Les Dépêches de Brazzaville
- Analyse - Xinhua
Regard sur les cinquante dernières années (1965-2015) 1977 (13)Jeudi 7 Avril 2016 - 14:00 1977, c’est l’année des morts en série, une litanie funèbre. Un voile mortuaire recouvre le Congo et jette un halo de tristesse sur le pays. 1977 est une année nimbée du sang de victimes expiatoires des luttes politiciennes. À douze années de distance, après l’assassinat de Matsocota, Massouemé et Pouabou, le Congo a réenclenché la spirale de violences. Une vague d’assassinats s’abat, une fois de plus, sur le pays. Marien Ngouabi, le 18 mars, Mgr Biayenda, le 22 du même mois et dans leur suite, Massamba-Débat, Ontsou et tant d’autres sont exécutés sommairement, après un simulacre de procès. Cette fois-ci, à défaut de vrais coupables, on a fabriqué des « coupables innocents ». La violence a atteint les limites de l’indicible. Le Congo est mutilé et blessé dans sa chair. « Le sacrifice de la vie est un sacrifice énorme. Il n’y en a qu’un qui soit plus terrible. Le sacrifice de l’honneur ». À mon sens, cela revient au même. Les deux sont mêmement tragiques. Cet épisode macabre de la vie nationale a éclipsé tous les autres faits qui ont émaillé l’année 1977. Le colonel Yhomby prête serment en qualité de chef de l’Etat à l’hôtel de ville de Brazzaville. Il est le président du CMP (Comité militaire du parti) créé après l’assassinat de Marien Ngouabi. C’est ce comité qui nomme Bivoua Bimbakila Claude, directeur, Bouya Dimi Alphonse, rédacteur en chef et Eugène Goma secrétaire de rédaction du quotidien Mweti, projet de Marien Ngouabi, mis en œuvre après son assassinat. En sport, désignation des meilleurs sportifs congolais : 1- Relais féminin 4x400m (athlétisme) composé de : Malongo, Mabumbu, Solo-Nzau et Umba Léa ; 2- Tchimbakala Marguerite (handball) ; 3- Nkounkou Clovis (athlétisme). Il faut signaler le décès de Noël Gandou, mort subitement alors qu’il entrainait le Cara (Club athlétique Renaissance Aiglons) sur le terrain de l’Hôpital général (Chu). Il était né le 25 décembre 1944 à Owando. Créé en 1976, le Grand prix littéraire du président de la République, attribué la première fois à Jean Malonga, doyen des écrivains congolais, revient, en 1977, à Sylvain Bemba, nouvelliste, romancier et dramaturge. Emile Mokoko, artiste-peintre-dessinateur-céramiste est, quant à lui, lauréat du Grand Prix des Arts. Antoine Moundanda remporte le Prix National de Musique, après Nino Malapet des Bantous de la capitale, lauréat en 1976. Présentation des « Cahiers congolais d’Anthropologie et d’histoire, le samedi 17 décembre 1977, dans la salle des Actes de l’Université Marien Ngouabi, en présence de l’ambassadeur de France au Congo et de Théophile Obenga, ministre des Affaires étrangères. Ces Cahiers sont publiés à l’initiative conjointe des ministres Obenga, fondateur du laboratoire d’Anthropologie et Jean-Baptiste Tati Loutard, alors chargé de l’Enseignement supérieur. Le cynisme, en politique, chez nous, on en use et on en abuse. Lundi dernier, les Congolais ont été réveillés par des coups de canon. À l’origine de cette situation, un complot, calcul égoïste de certains hommes politiques prêts à enflammer le pays sur l’autel des combinaisons politiciennes. Nous pensions en être sortis. Situation paradoxale, au lendemain d’une élection présidentielle paisible, transparente et équitable. Le destin du Congo, une fois de plus, a failli se muer en tragédie. Dieu merci, cette folie éruptive a été maîtrisée. Il faut se rendre à l’évidence, au Congo, tout n’est que manœuvre. On est dans la posture et le calcul permanent. Il faut trahir pour monter haut. D’où, les cavalcades auxquelles nous assistons, hélas. Au regard des événements postélectoraux, l’alternance psalmodiée « n’est qu’un théâtre d’ombre où la parole politique est vidée et vide de sens. Elle est vidée de tout contenu. » La provocation et l’oukase sont devenus la norme. Il faut célébrer la vacuité, jusqu’au ridicule, pour faire opposant. Il faut que ça change. La Nouvelle République suppose une nouvelle praxis politique, un véritable aggiornamento. C’est sur cette rénovation – ce mot qui fâche - de la vie politique nationale que nous attendons le président Denis Sassou N'Guesso. Ainsi va la vie au Congo.
MFUMU Edition:Édition Quotidienne (DB) Notification:Non |