Opinion

  • Brin d’histoire

Regard sur les cinquante dernières années (1965-2015) 1982 (14)

Jeudi 12 Mai 2016 - 11:45

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel


1982, au Congo, se déroule sous le sceau de la musique. Dans ce domaine, les événements s’entrechoquent pour nourrir l’actualité. Sismographe plat au plan politique.

Cette année 1982 démarre sur les exploits du boxeur congolais Anaclet Wamba en Bretagne (France). Au cours de la même période, à Brazzaville, le professeur Théophile Obenga reçoit le Prix national de la Recherche 1982, institué en 1981. Jean Malonga, quant à lui, doyen des écrivains congolais, est fait Commandeur dans l’Ordre du Mérite congolais. Dans le domaine littéraire, il faut aussi signaler la sortie de « Jazz et vin de palme » d’E.B. Dongala.

C’est sur une marche funèbre que se poursuit ce brin d’Histoire. On note le décès de Georges Congoléla, footballeur émérite. Mgr Auguste Rock Nkounkou, doyen du clergé diocésain de Brazzaville, décédé à l’hôpital général de la capitale congolaise, le 4 juillet 1982. On lui doit la fondation de la paroisse Saint-Michel de Goma Tsétsé. Selon l’abbé Séraphin  Kouala   Kibangou, qui l’a bien connu, cité par La Semaine africaine n° 2714 du jeudi 26 juillet 2007 : « Thaumaturge », Mgr Nkounkou l’a été. Il a accompli des signes et des prodiges, au nom de Jésus et par les mérites de Saint-Michel Archange, dont il a fait les louanges tout au long de sa vie ; ces exploits lui ont valu tant d’enthousiasme et d’estime mêlée de stupeur parmi la population du département du Pool où il a beaucoup travaillé.

Le soleil et la mort ne  peuvent se regarder fixement, dit le poète. Et la mort n’arrête pas la vie qui continue sa trépidante marche. Brazzaville vibre au rythme des chansons de nos artistes. Jeff Louna met sur le marché du disque « Pauline mineure » ; Moutouari Kosmos revisite « Ebandeli ya mosala », son œuvre primordiale, sortie en 1965 ; le Ballet Lemba de Michel Rafa sillonne le monde, avec, dans sa gibecière, un disque de musique traditionnelle. « Osala ngai nini », le tube de cette année oppose Music Press de Nino Malapet à Promo Music de l’auteur de ces lignes. A la clé, un procès excessivement médiatisé. Mais beaucoup de bruit pour rien. Tout juste après, Promo Music met sur le marché du disque « Masakidi » de Michel Boyibanda. Dans le sillage d’« Amour de Nombakélé » et « L’argent appelle l’argent », sortis en 1981, Pamelo déboule de nouveau sur la scène musicale avec son nouvel album : « Ce n ‘est que ma secrétaire ».

 Dans la foulée de cette exubérance phonographique, se tient le premier Festival national de musique de Brazzaville, du 1er au 5 septembre 1980. À l’exception de la Sangha, dont la délégation n’a pu rallier la capitale en raison de difficultés de transport, tous les départements, régions à l’époque, sont  présents, répondant ainsi à l’appel du bureau politique du PCT (Parti congolais du travail), parrain de l’événement et du ministère de la Culture et des Arts et de la Recherche scientifique qui en assurait la réalisation. L’ouverture solennelle du 1er festival national de musique a eu lieu dans la salle du cinéma Vog. Zacharie Elenga, dit Jhimmy (venu de Bangui), Wendo Kolosoy, Kasanda wa Mikalay, Mbuyamba Lupwishi, Vonga Aye, Empopo Loway du Zaïre, et Pierre Akendengué du Gabon ont participé à cette mémorable soirée. Tabu Ley a présenté au public brazzavillois,  sa nouvelle chanteuse et égérie, Mbilia Bel. Clotaire Kimbolo, survolté, Loko Massengo et son Rumbaya ont  marqué, au cours de ce festival, leur présence dans ce cénacle des icônes de la musique d’Afrique centrale. Quatre jours durant, alternativement au Cfrad et sous le chapiteau planté au stade Louis Akouala, en Face de la mairie de Poto-Poto, Brazzaville a vécu une extraordinaire ambiance culturelle. « D’où vient notre musique, où va-t-elle ? ». C’est le thème du Forum sur la musique qui s’est déroulé le 4 septembre 1982 au Cfrad. Introduit par Sébastien Matingou, secrétaire général du comité d’organisation du festival, Tati Loutard a rendu hommage à tous les participants à ce grand moment culturel,  avant de passer la parole à Jean-Pierre Thystère Tchicaya, membre du bureau politique du PCT, pour le mot de clôture de la première édition du Festival national de musique de Brazzaville.

Pembey Sheiro, sous la houlette de Charles Tchicou,  sort un opus comportant quatre titres : « Alabatsimane », « Konde », « Le Sanza » et « Boloko ». Elle vient grossir le chœur des voix féminines de la chanson congolaise qui compte déjà des chanteuses comme Ndeko, Fatima, Evelyne Mpassi, Carmen Essou, etc. Ainsi va la vie au Congo, entre joie et peine.

 

MFUMU

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

Notification: 

Non

Brin d’histoire : les derniers articles