Opinion
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Regard sur les cinquante dernières années (1965-2015) 1995 (36)Jeudi 15 Septembre 2016 - 13:52 L’année 1995 est marquée du sceau de la mort. Les funérailles de Sony Labou Tansi, décédé le 14 juin, ont lieu jeudi 22 juin 1995 à Brazzaville. Dans un numéro précédent, ici même, j’ai longuement parlé de Sony Labou Tansi. Je rappelle toutefois que « La vie et demie », prix spécial au festival de la Francophonie, est le premier roman publié par Sony Labou Tansi en 1979. Il a été fait commandeur dans l’ordre national du Mérite congolais à titre posthume par le président Pascal Lissouba. Dans un article publié par Jeune Afrique (J.A. n°1797 du 15 juin 1995) Denis Sassou Nguesso porte un regard critique sur l’action de Pascal Lissouba. Il se présente comme un rempart contre l’arbitraire qui s’installe au Congo. « Tu es parti, et pourtant tu es là et tu seras toujours là. Les lettres, une immortalité belle ! » C’est ce qu’écrivait Côme Manckasa, à l’occasion du décès de Sylvain Bemba, samedi 8 juillet 1995 à l’hôpital Val de Grâce à Paris, des suites d’un cancer du sang. Il y avait été admis, le 20 juin 1995, après quelques jours d’hospitalisation au Centre hospitalier universitaire de Brazzaville. C’est aussi dans le même établissement médical que Bongol, « l’enfant d’égonza » est décédé le 28 août 1995 au CHU de Brazzaville. De son vrai nom, Mboussa Maurice, Bongol est né le 1er janvier 1966 dans le district d’Abala, région des Plateaux. Il a fait son entrée en musique aux côtés de Chairman Jacques Koyo. Mgr Godefroy Emile Mpwati, décède quant à lui à l’hôpital Adolphe Sicé le 10 août 1995. Né le 13 avril 1928 au village Bilala (région du Kouilou), de feu Jean Mpwati Tchibassa et de feue Denise Mafouta. C’est à l’âge de 20 ans, en 1948 qu’il entre au petit séminaire de Mayumba, après avoir travaillé en qualité d’enseignant. Il est chaperonné par son oncle, l’abbé Henri Tchibassa. De 1954 à 1961, il accomplit ses études de philosophie et de théologie au grand séminaire Libermann à Brazzaville. Il est ordonné prêtre le 9 juillet 1961 à Pointe-Noire. En 1975, il devient évêque de Pointe-Noire. En mai 1986, il démissionne de sa charge épiscopale pour des raisons de santé. Faut-il changer de constitution ou de classe politique ? C’est le débat qui occupe le public. Dans le sillage de la Conférence nationale, la constitution, par l’incurie des hommes politiques, est devenue un boulet. À ce sujet Augustin Poignet, le président du Sénat juge inopportune la révision de la Constitution de 1992. « Tant que nous n’avons pas épuisé tous les éléments de cette constitution, il est prématuré de dire qu’elle est mauvaise. Elle est certes mauvaise. Elle est mauvaise pour certains parce qu’elle nuit à leurs intérêts ». Au-delà de la polémique qu’induit cette déclaration, il faut souligner que la révision de la Constitution depuis la Conférence nationale est un serpent de mer. Il faut rappeler que cette constitution de mars 1992 avait été présentée comme la panacée aux problèmes politiques congolais. Mais très vite, elle s’est révélée « sophistiquée », selon le président élu démocratiquement. Ce fétichisme « constitutionnel » est la toile de fond des difficultés que rencontre la démocratie dans notre pays. Mgr Kombo, ancien président du Conseil supérieur de la République a réclamé son retour « pour terminer sa mission », installer toutes les institutions. Cette sortie a eu pour conséquence de provoquer l’ire du président de la République qui, dans sa réplique a déclaré que « Les cimetières sont pavés de gens illustres ». Le ton comminatoire du président Pascal Lissouba a provoqué un tollé dans le public. Le débat politique retrouvait son atmosphère fuligineuse qui nous rappelait les premières victimes de l’intolérance politique : Pouabou, Matsocota et Massouemé, dont on a commémoré les 30 ans de l’assassinat en cette année 1995. 25 ans après la Conférence nationale, on s’aperçoit, que cette année-là les ingrédients d’un cocktail détonant se mettaient en place. L’escalade verbale prenait un tour dangereux. Ainsi va la vie au Congo. (Suite au prochain numéro)
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