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Chronique d’une mort annoncée

Lundi 24 Octobre 2016 - 20:14

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Comme il fallait s’y attendre et comme nous l’avions écrit ici même dès la fin de la semaine dernière, les jours de la Cour pénale internationale sont désormais comptés. La preuve nous en a été donnée le week-end dernier lorsque l’Afrique du Sud a décidé de claquer à son tour la porte d’une institution aussi discutable que discutée qui fait de notre continent la cible unique de ses attaques.

Le geste de Pretoria est d’autant plus symbolique que la patrie de Nelson Mandela qui, rappelons-le, produit à elle seule le quart de la richesse du continent demeure aux yeux du monde le symbole d’une nation ayant triomphé pacifiquement du régime abject qu’imposait de force l’« apartheid ». Il est d’autant plus significatif qu’aucun soupçon de violation des droits de l’homme ne pèse sur son président, Jacob Zuma.

En devenant le premier pays au monde qui notifie officiellement son retrait de la C.P.I. au secrétaire général de l’ONU – avant même le Burundi qui ne l’a pas encore fait de façon formelle – le président sud-africain dit « zou » à la « justice vuvuzela » de la C.P.I. Et, ce faisant, il signe la chronique d’une mort annoncée de cette  institution puisque sur les cent-vingt-quatre Etats ayant signé le Statut de Rome qui fonde la C.P.I. pas moins de trente-quatre sont africains.

Ce qui se passe aujourd’hui sous nos yeux n’a rien d’étonnant dans la mesure où, en quinze années d’exercice, cette Cour prétendument universelle ne s’en est jamais prise qu’à des Africains. Et qu’elle le fasse à la demande de pays du continent ne saurait dissimuler le fait que cette juridiction, en pratiquant de facto une justice raciale, ne sert objectivement que les « vainqueurs » imposés par les anciens colons. Certes la C.P.I., tel un coiffeur qui promet de « raser gratis demain », ne manque pas de promettre d’instruire les crimes présumés de ces derniers.  Mais elle n’ouvre jamais d’enquête contre eux.

Oui, répétons-le, l’Afrique du Sud et le Burundi, qui ont pris l’initiative de se retirer de l’institution, vont faire rapidement tâche d’huile comme on dit en langue populaire. Et le plus tôt sera le mieux.

 

 

 

Les Dépêches de Brazzaville

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