Ajourné…

Annulé, reporté… Chaque jour s’allonge la liste des festivals baissant le rideau depuis bientôt deux ans, en raison d’une double crise financière et sanitaire. Malgré une timide reprise de quelques activités culturelles, l’incertitude demeure au-delà, car la grande scène de la covid-19 et son corollaire sont encore sous les projecteurs.

Comment garantir encore le programme, la date et l’heure lorsqu’il n’y a plus aucun calendrier tangible ? Les organisateurs et mécènes sont dans l’embarras. Il faut pourtant décider. Sacrifier, suspendre ou reporter le travail d’une année dans l’espoir de sauver le rendez-vous pour les événements à venir.

A Pointe-Noire, le célèbre Festival international des musiques et des arts N’Sangu Ndji-Ndji, programmé sous un format rationnel du 31 juin au 4 juillet, va devoir repenser son organisation pour une date ultérieure. Des centaines d’acteurs culturels au chômage donc et des artistes en provenance de plusieurs pays en déroute. Dans cet horizon incertain, le Festival panafricain de musique risque de subir un énième affront après l’annulation de l’édition 2017 pour des « impératifs insurmontables d’agenda ».

Fragile par essence, le spectacle vivant se bat désormais pour sa survie. Même autorisé, difficile de s’engager si des mesures d’accompagnement ne sont pas au rendez-vous. Petit à petit, de plus en plus de festivals annoncent qu’ils n’auront pas lieu, face à l'impossibilité de trouver des ressources adéquates au-delà d’une crise sanitaire et économique qui doit tenir compte de la culture non seulement comme divertissement, mais surtout comme ressort fondamental du développement durable des communautés, des peuples et des nations.