Coiffure: les tresses traditionnelles en voie de disparition

Jeudi 23 Mai 2019 - 22:10

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Au-delà de la beauté artistique et visuelle, le modèle symbolise une forme d’expression et une identité traditionnelle pour les femmes. Elle fait partie des parures importantes de l'Africaine, en général, congolaise, en particulier.

 

     

 

 

 

          

A Brazzaville, peu sont encore des femmes qui accordent une importance aux tresses traditionnelles vouées à la disparition, suite à l’avènement des salons de coiffure qui proposent également des soins capillaires avec, très souvent, des produits chimiques importés au détriment des produits naturels.

A l’époque où la concurrence imposée aujourd'hui par les salons de coiffure n’existait pas, les tresses traditionnelles tiraient aisément leur épingle du jeu. « J’arrivais à avoir jusqu’à sept ou huit personnes par jour. A l’occasion de grands événements tels que les fêtes de fin d’année, les mariages, la rentrée scolaire, je tressais jusqu’à vingt personnes par jour. Beaucoup des femmes étaient très attachées aux tresses traditionnelles. Hélas, les données ont changé au cours de ces dernières décennies », a indiqué Gladisse Eba, une coiffeuse rencontrée à Talangaï.

Selon elle, cette coiffure demeure un des éléments authentiques de la culture congolaise. Aussi invite-t-elle les jeunes filles à ne pas l'abandonner car elle constitue leur identité culturelle. En outre, les tresses traditionnelles sont faciles à entretenir et ne causent aucun dommage sur le cuir chevelu. Les produits utilisés sont naturels tels que le beurre fait à base de lait de vache, l’huile de coco, huile d’olive.  « Nous voulons que nos femmes se tressent comme avant. C’est vrai que la modernité exige certaines tresses qui utilisent des mèches et autres ajouts mais, l’idéal pour une femme, c’est d’être naturelle et non artificielle», a confié Gabriel Massamba.

Aujourd’hui, très peu de salons de coiffure peuvent faire les tresses traditionnelles, à cause du faible niveau de la demande. Selon les explications recueillies auprès de différentes femmes, ces tresses ont une longue histoire. Dans la culture congolaise, les femmes ne se tressent pas au hasard. Cette coiffure féminine a un sens bien déterminé. «  Nous continuerons à pratiquer les tresses traditionnelles, héritage culturel de nos parents. Nos clientes actuelles sont des femmes âgées et les petites filles qui connaissent la valeur de la tresse traditionnelle », a déclaré une coiffeuse.

Imiter n’est pas une mauvaise chose en soi, mais il faut savoir aussi s’approprier sa propre culture. La nouvelle génération ne doit pas seulement se fier à la culture occidentale ; il existe aussi, chez nous, des cultures importantes à conserver.

Cissé Dimi

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