Continuité

Il ne sera pas dit que la chute brutale des cours du pétrole, ces derniers mois, a interrompu, voire même perturbé, la politique de construction des grandes infrastructures inscrite en bonne place dans le programme dit « du chemin d’avenir ». En témoigne, ce matin, la visite que le chef de l’État effectue à Mindouli afin de lancer les travaux du tronçon Kinkala-Mindouli de la Route nationale 1 qui permettront d’achever le désenclavement de cette partie du Congo.

S’il est vrai que la réduction des moyens dont dispose l’État pour financer ses investissements en faveur du développement durable entraîne une forte révision à la baisse du budget national, il l’est tout autant que l’essentiel n’a pas été touché ; l’essentiel, c’est-à-dire ce qui permettra demain à notre pays de devenir la plaque tournante de l’Afrique centrale avec des infrastructures routières, aériennes et ferroviaires adaptées à la révolution économique que doit générer l’intégration régionale.

Faire en sorte que les hommes et les biens circulent librement, sans entraves dues à l’inexistence ou au mauvais état des moyens de communication entre les pays de la région ne relève pas de l’utopie mais du réalisme le plus sûr. Et lorsque l’on occupe, comme c’est le cas de notre pays, une position géographique qui en fait un point de passage obligé entre le nord et le sud de l’immense Bassin du Congo, on ne peut que faire de cet objectif une priorité absolue.

Ce pari, il faut le savoir, a été fait dès la fin de la guerre civile de 1997-1998 dans le but affiché de favoriser l’émergence d’un vaste espace d’échanges d’où naîtraient inévitablement une prospérité économique et un progrès social sans précédent. Quinze années plus tard, force est de reconnaître qu’il était fondé sur une analyse juste, une projection raisonnable dans l’avenir, une perception précise des atouts que ces grands travaux confèreraient au Congo.

La cérémonie de Mindouli vient à point pour rappeler à chacun de nous que le présent n’a de sens que s’il s’inscrit résolument dans l’avenir.