Opinion

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Effets du climat

Dimanche 6 Mars 2022 - 12:08

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La pluie tombée à Brazzaville dans la nuit du 1er mars l’aura encore montré : la capitale congolaise est de plus en plus exposée aux inondations, érosions et ensablements alors même qu’elle continue de s’étendre sur des zones difficiles d’accès et, tout bien considéré, peu propices à l’habitat. La faute au changement climatique, cela va sans dire, mais la part que prennent les habitants eux-mêmes dans cette course collective vers l’abîme est non négligeable.

Il y a un peu plus d’un mois, à l’occasion d’une visite à Itatolo, le maire de la ville intimait aux occupants des pourtours de ce cimetière public déjà fortement engorgé de libérer sans délai les espaces sur lesquels ils ont construit des maisons au mépris de toute réglementation. Cette interpellation est loin d’avoir été entendue. Les familles en question, non seulement courent le risque de voir leurs habitations érigées sur des versants emportées par les éboulements, mais en plus elles s’adonnent à une pratique blâmable, qui consiste à raser les tombes et s’installer.

Dans la situation de crise économique actuelle, le Congo ne disposant pas de grands moyens pour envisager un plan inédit d’urbanisation des zones à risque de la capitale, il est sûr et certain que tous les quartiers naissant dans les vallons de la périphérie de Brazzaville sont d'avance condamnés. Non lotis, ces espaces manquent d’infrastructures susceptibles d’améliorer la qualité de vie des familles qui, de toutes les manières, considèrent être en ces lieux pour toujours.

Sur ces considérations mêlant précarité au logement pour la population galopante de la capitale et politiques publiques à repenser, les campagnes de sensibilisation menées de façon sporadique par les autorités et les organisations de la société civile n’atteignent pas leur objectif. Les précipitations saisonnières sont un véritable cauchemar pour les habitants pris au piège lorsque les eaux des rivières débordent de leur lit.

Ainsi que les images des calamités naturelles diffusées sur les télévisions du monde nous l’apprennent chaque jour, il est impérieux que la mobilisation contre le changement climatique s'amplifie. Le Congo est pionnier en la matière quand on observe les initiatives d’afforestation se multiplier à travers le pays, mais il gagnerait à y associer continuellement, autant qu’il le peut, quelques investissements même modestes destinés à traiter les ravinements visibles dans certains sites de la ville. A son tour, la population doit prendre conscience des dangers qui découlent de son inaction.

Les Dépêches de Brazzaville

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