Opinion

  • Éditorial

Egoïsme

Mardi 14 Septembre 2021 - 19:28

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel


Ce que démontre de façon pour le moins accablante la pandémie du coronavirus, dont notre espèce est encore loin apparemment de s’être débarrassée, est bien le fait que le fossé qui s’est creusé dans les temps modernes entre les peuples riches et les peuples pauvres de la planète continue, hélas !, de s’approfondir. Alors, en effet, que les gouvernants des grandes nations industrielles de l’hémisphère nord ont réussi à vacciner la quasi-totalité de leurs populations, les Etats des pays dits « émergents » du grand Sud n’ont toujours pas réuni les moyens de lutter efficacement contre la covid-19 et ses multiples variants.

 

Le fossé qui se creuse ainsi jour après jour entre les peuples prouve bien que la richesse engendre un égoïsme qui lui-même ne peut qu’aggraver les disparités dont souffre le monde moderne. Avec, dans un temps plus ou moins rapproché, la montée des tensions entre les Etats, voire même les continents, qui elle-même provoquera tôt ou tard des crises internationales que les Nations unies s’avèreront incapables de gérer, en raison notamment du pouvoir que détiennent en leur sein les grandes puissances, pouvoir dont les membres permanents du Conseil de sécurité donnent une image aussi claire que brutale.

 

Les crises que la très faible vaccination des populations du grand Sud finira par provoquer seront d’autant plus graves que, d’une part, les migrations vers les pays riches vont s’accélérer  fortement comme on le constate aujourd’hui en Europe au point de devenir proprement ingérables, mais aussi parce que les extrémistes de tout bord à l’affût dans de nombreux pays pauvres en profiteront pour accroître leur nuisance. Deux mouvements de grande ampleur que les Etats du Nord comme du Sud seront incapables de gérer s’il n’est pas mis fin très vite au déficit vaccinal dont souffrent les seconds et que feignent d’ignorer les premiers.

 

Mettre au point une sorte de plan Marshall planétaire afin de combattre le coronavirus et ses variants sur les cinq continents s’impose dans le moment présent comme une urgence absolue que personne ne peut ni ne doit ignorer. Avec, au centre des dispositions à prendre, l’obligation pour les pays riches de sortir enfin de leur égoïsme destructeur, d’aider les pays pauvres à acheter suffisamment de vaccins, de veiller à ce que les laboratoires qui s’enrichissent de façon démesurée sur la crise actuelle en fassent don.

Les Dépêches de Brazzaville

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

Notification: 

Non

Éditorial : les derniers articles
▶ 25/4/2024 | Bon remède
▶ 23/4/2024 | Employabilité
▶ 22/4/2024 | Satisfait
▶ 20/4/2024 | Image-texte-son
▶ 18/4/2024 | Etats généraux
▶ 15/4/2024 | Faire mieux
▶ 13/4/2024 | C'était chaud !
▶ 12/4/2024 | On se surveille !
▶ 11/4/2024 | Défis sanitaires
▶ 10/4/2024 | Savoir gérer