Emblématique !

Oui emblématique de la vague qui propulse le Congo sur le devant de la scène africaine est la cérémonie qui se déroule aujourd’hui à Pointe-Noire. Alors, en effet, que les cours du pétrole s’effondrent au plan mondial, la puissante compagnie française Total lance avec la Société nationale des pétroles du Congo et la compagnie américaine Chevron la première phase du plus grand projet d’exploration-production jamais mis sur pied dans notre pays. Un projet, dit Moho Nord, qui permettra dans les prochaines années d’extraire en offshore, c’est-à-dire en pleine mer, 140.000 barils de pétrole brut par jour grâce aux quarante-cinq puits creusés dans des profondeurs d’eau allant de 450 à 1.200 mètres !

Emblématique cette opération l’est à plusieurs titres : elle confirme, d’abord, l’importance des réserves d’hydrocarbures que renferme cette partie du Golfe de Guinée ; elle témoigne, ensuite, de la qualité des relations qu’entretient le Congo avec son plus ancien et plus fidèle partenaire, Total ; elle prouve, ensuite également, que la chute des cours du pétrole, loin de dissuader les pays comme le nôtre de mettre leurs réserves en valeur les pousse à développer encore plus leur production ce qui les placera en très bonne position lorsque ces mêmes cours se redresseront ; elle garantit, enfin, au peuple congolais que ses ressources financières, donc son dynamisme économique, s’accroitront dans les années à venir au lieu de se réduire comme il le craint aujourd’hui.

Ajoutons à ce qui précède que depuis l’au-delà où il repose, l’homme qui joua un rôle déterminant dans le rétablissement des relations de confiance entre le Congo et la France au lendemain des guerres civiles de 1997 et 1998, Christophe de Margerie, peut légitimement se féliciter d’être à l’origine de cette nouvelle avancée. Ce que ne manquera pas de dire avec émotion son digne successeur, Patrick Pouyanné, présent à cette cérémonie et qui se rendra ensuite avec le président Denis Sassou N’Guesso à Ngolodoi, près d’Oyo, où «Big moustache » comme l’appelaient ses amis s’était fait construire une villa à deux pas de l’Alima afin de parler du présent et de l’avenir, un verre de très vieux whisky à la main.

Ainsi, n’est-il pas vrai, s’écrivent la grande et la petite Histoire.