Enjeux

Dans un exposé en guise d'avertissement, le ministre russe des Affaires étrangères a dévoilé dans la presse africaine- entre autres journaux choisis Les Dépêches de Brazzaville- les enjeux de la tournée qu’il a entreprise sur le continent et dont l’étape du Congo l’a conduit à Oyo, dans la Cuvette, les 24 et 25 juillet, où il a eu des entretiens avec le président de la République, Denis Sassou N’Guesso.

Sergueï Lavrov avançait dans son texte l’idée d’un partenariat d’avenir duquel l’Afrique et son pays exploreront les voies d’un développement mutuellement bénéfique. Si l'on excepte le contexte particulier de cette tournée -La Russie est engagée militairement en Ukraine et dans un bras de fer explosif avec l'occident- le message du chef de la diplomatie russe emboîte le pas à ceux d’autres partenaires extérieurs avec lesquels l’Afrique coopère depuis des décennies.

Tout est-il que la crise russo-ukrainienne a jeté une lumière aveuglante sur la place de l’Afrique au sein de la communauté internationale et le rôle qu’elle est appelée à jouer si elle sait tirer les conséquences des mutations en cours et ne se met pas à la remorque des événements. Il serait prétentieux de déduire qu’en adoptant une telle posture le continent se tirerait d’affaire comme par miracle, mais il peut être réconfortant de voir un plus petit, si on peut dire cela de l’Afrique, se poser en conciliateur entre des « grands ».

A titre d’exemple, après la rencontre début juin entre le chef de l’Etat sénégalais, président en exercice de l’Union africaine, Macky Sall, et le président russe, Vladimir Poutine, l’Organisation panafricaine avait ouvert son siège au président ukrainien, Volodymyr Zélinsky qui s’était adressé par visioconférence, le 20 juin, à ses homologues africains. Aujourd’hui comme demain le salut pour l’Afrique réside dans sa capacité à parler à tous ses interlocuteurs en faisant en sorte que son opinion et ses intérêts aussi comptent.