Entretien

Parmi les batailles que notre pays devra conduire et gagner dans les années à venir figure en très bonne place l'entretien. L'entretien dans l'acception la plus large du terme, qui concerne aussi bien les grandes infrastructures nationales et les établissements publics que les parcelles privées ou les matériels de toute nature destinés à améliorer la vie quotidienne de chaque citoyen. Sans oublier, bien sûr, la protection de l'environnement dont dépend à terme plus ou moins rapproché la survie de notre espèce sur la planète Terre.

Si nous évoquons ici et maintenant ce problème c'est que, manifestement, l'entretien ne figure pas encore dans la liste des préoccupations de la société congolaise. Il suffit, pour s'en convaincre, de marcher dans les rues des grandes villes, d'entrer dans les immeubles et les maisons, de visiter les centres industriels et agricoles, de plonger au coeur du Congo profond. Partout s'amoncellent les déchets, partout se dégradent les voies routières, partout se salissent les constructions publiques ou privées qui devraient projeter de notre pays l'image d'une nation où chacun à sa place prend soin de l'environnement.

Le Congo, dira-t-on, souffre des mêmes manquements que ceux qui affectent la plupart des pays sur les cinq continents. Certes, mais nous avons aujourd'hui entre les mains tout ce qu'il faut pour corriger les dérives engendrées par la modernisation et la tendance naturelle au gâchis que celle-ci génère. Il nous reste seulement à nous pénétrer de l'idée, aussi simple qu'évidente, selon laquelle l'entretien sous toutes ses formes a des effets positifs dont la collectivité ne peut que tirer un grand profit. Et cela peut se faire avec les moyens qui sont aujourd'hui les nôtres, en présentant à la population les problèmes que ne peut manquer de provoquer le laxisme individuel et collectif, mais aussi en détaillant les avantages que contient en germe l'entretien.

Des pays de l'hémisphère nord comme le Danemark, la Hollande, la Finlande, la Suède, la Norvège sont là pour démontrer qu'une nation qui prend soin d'elle-même tire le meilleur parti de son capital naturel. Pourquoi ce qui se fait chez eux depuis des décennies et pour le plus grand bien de leurs peuples ne serait pas réalisable aujourd'hui chez nous ?