Et demain ?

Mis à part les quelques personnages au passé sulfureux qui s’efforcent d’exister sur la scène politique en dénigrant de façon systématique leur pays et ses dirigeants, il ne se trouve plus personne, au plan international, pour douter de l’émergence du Congo. Dans les milieux diplomatiques comme dans les institutions  spécialisées, l’opinion générale est qu’en dépit de ses modestes dimensions humaines et géographiques notre Nation est l’une de celles sur lesquelles on peut miser avec le moins de risque.

Au-delà de la revanche sur le destin qu’elle constitue pour chacun de nous, cette reconnaissance pose malgré tout la question, sinon angoissante du moins cruciale, de la pérennité du redressement qui nous a conduits là où nous sommes. Oui, comment pouvons-nous et devons-nous poursuivre sur la voie où nous sommes engagés avec succès au lendemain des guerres civiles de 1997 et1998 ?

Le problème se pose avec d’autant plus d’acuité que tôt ou tard, parce que l’homme est mortel, s’effectuera une relève des générations à laquelle il n’est certainement pas trop tôt de penser. Vraie pour la société civile dans toutes ses composantes, cette relève l’est tout autant, voire même plus pour l’État, ses administrations centrales et décentralisées, les institutions sur lesquelles repose la stabilité de notre Nation, l’appareil complexe qui garantit à chaque citoyen qu’il vivra libre et maître de ses choix personnels. Or il n’est pas certain que du haut en bas de l’échelle publique les dispositions nécessaires soient prises pour organiser et assurer cette relève.

D’où cette idée, que d’aucuns jugeront certainement folle, selon laquelle devrait s’engager rapidement chez nous un grand débat sur l’avenir du Congo. Avec au centre de cette réflexion collective l’adaptation de nos institutions aux réalités du temps présent, l’insertion de notre économie dans les échanges internationaux, la place de notre pays dans la  communauté régionale du Bassin du Congo, le rôle de la culture et des arts dans l’évolution des idées, bref le passage d’une société fermée et quelque peu repliée sur elle-même, à une société largement ouverte sur le monde.

L’expérience prouve que l’on ne se préoccupe jamais assez tôt du futur.