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Et l’Afrique centrale …

Samedi 2 Octobre 2021 - 17:26

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S’il est un entretien au plus haut niveau de l’Etat qu’il convient de suivre avec la plus grande attention, c’est bien celui qui permettra dans les prochaines heures au président Denis Sassou N’Guesso et à l’envoyé spécial pour le climat du Département d’Etat américain, Jonathan Pershing, d’échanger sur la question vitale du dérèglement climatique. Et sur le rôle essentiel que le Bassin du Congo, l’Afrique centrale donc, va devoir jouer tout au long des décennies à venir dans la protection de la nature entendue au sens le plus large du terme, c’est-à-dire planétaire.

A quelques semaines de la COP 26 qui se tiendra si tout va bien comme prévu début novembre à Glasgow, en Ecosse, cet entretien est autant plus important qu’au-delà du ministère des Affaires étrangères de l’Oncle Sam, c’est en réalité la Maison-Blanche qui vient recueillir sur cette problématique l’avis et les idées du président en exercice de la puissante Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC). Preuve s’il en fallait une que le successeur de Donald Trump, le démocrate Joe Biden, a pris la juste mesure du défi que l’humanité dans son ensemble et tout spécialement les peuples de l’Afrique centrale doivent relever si nous voulons éviter le désastre environnemental qui se profile à l’horizon.

Perçue trop longtemps comme une région riche mais instable et donc peu fiable sur le plan stratégique, l’Afrique centrale est désormais reconnue comme un acteur incontournable de la lutte contre le dérèglement climatique. Une prise en compte stratégique qui vient s’ajouter au fait que cette partie du continent est potentiellement la plus riche, la plus dynamique et de ce fait la plus attrayante. Une évidence que les puissances européennes avaient mesuré à l’époque coloniale lorsqu’elles imposèrent leur loi aux peuples de cette partie du continent et que les grandes puissances du temps présent comme la Chine ont parfaitement compris, faisant en sorte de devenir les partenaires les plus actifs de cette avancée collective sur la voie du développement durable.

Les dirigeants de l’Afrique centrale considèrent à juste raison que le Bassin du Congo deviendra, dans les mois et les années à venir, un enjeu stratégique majeur au plan mondial. C’est pourquoi l’on peut tenir pour certain que la CEEAC va se renforcer dans les mois à venir afin de tirer le meilleur parti du rôle qui lui revient naturellement dans la protection de l’environnement. Un objectif qui se trouve manifestement au cœur du vaste mouvement d’intégration dite « sous-régionale » que poursuit l’actuel président de cette communauté, Denis Sassou N’Guesso,  et dont l’envoyé américain vient sur place mesurer l’importance.

Disons, pour conclure provisoirement sur ce sujet, que Joe Biden, comme Emmanuel Macron, Boris Johnson et Angela Merkel – encore au pouvoir pendant quelques mois en Allemagne – feraient bien de se mobiliser sans plus attendre pour aider les pays du Bassin du  Congo à accélérer leur longue marche vers le progrès économique et social. Si du moins ils veulent être perçus en Afrique centrale comme des partenaires sûrs comme s’y emploie avec succès le Chinois Xi Jinping et comme s’y engage à son tour le Russe Vladimir Poutine.

 

 

Jean-Paul Pigasse

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Édition Quotidienne (DB)

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