Opinion
- Éditorial - Les Dépêches de Brazzaville
- Réflexion - Jean-Paul Pigasse
- Le fait du jour - Gankama N'Siah
- Humeur - Faustin Akono
- Chronique - Boris Kharl Ebaka
- Brin d’histoire - Mfumu
- Tribune libre - Sergueï Lavrov
- Idées-forces - Les Dépêches de Brazzaville
- Analyse - Xinhua
Et pourquoi pas la C.P.A. …Jeudi 17 Novembre 2016 - 14:14 Qu’une très grande puissance comme la Russie décide à son tour de quitter la Cour Pénale Internationale confirme, s’il en était besoin, que les pays africains ont eu raison de tirer la sonnette d’alarme sur cette institution et même de commencer à la déserter. Fondée à l’origine sur le très noble dessein de lutter contre les atteintes criminelles portées aux droits fondamentaux de l’Homme cette juridiction, installée à La Haye, n’a pas cessé de dériver en centrant ses actions contre notre continent et contre lui seul. Si bien que depuis des mois un débat informel oppose ses adversaires et ses partisans au sein de l’Union Africaine. Il est clair aujourd’hui – mais ce n’est pas une surprise – que la page est en train de se tourner et que la C.P.I. va devoir, sinon fermer ses portes à plus ou moins brève échéance, du moins changer radicalement ses méthodes, ses procédures, ses actions, sa conception même du droit international qui rappelle fâcheusement l’époque coloniale. D’où la question suivante qui surgira très vite : que deviendront alors les procédures engagées contre seize personnalités, toutes africaines, dont quatre se trouvent aujourd’hui en détention à La Haye ? Même si à ce jour cent vingt-quatre Etats ont ratifié le Statut de Rome, qui est entré en vigueur le 1er juillet 2002, trente-deux l’ont signé mais non ratifié parmi lesquels figurent les Etats-Unis et la Russie ; fait plus significatif encore, de très grandes puissances comme la Chine et l’Inde ont purement et simplement refusé de le signer. Autant dire que l’institution n’a aucune crédibilité quoi qu’elle en dise et quoi que prétendent les « experts » chargés de la défendre dans les médias occidentaux. Disons-le sans détour même si cela ne plait pas à tout le monde, l’Union Africaine serait sage de se retirer effectivement de la C.P.I. comme elle en a adopté le principe le 31 janvier dernier et de s’attacher à créer sur son propre sol – pourquoi pas à Addis-Abeba où se trouve son siège ? – une Cour Pénale Africaine qui serait réellement indépendante. Alors, en effet, elle se débarrasserait définitivement du joug européen qui pèse sur elle et, surtout, elle afficherait sa volonté de rééquilibrer en sa faveur la gouvernance mondiale. L’enjeu, convenons-en, dépasse très largement les petits intérêts de tel ou tel Etat.
Les Dépêches de Brazzaville Edition:Édition Quotidienne (DB) Notification:Non |