Fardeau

En même temps que le gouvernement s’active à construire des infrastructures de base censées constituer les fondations du développement national, se pose avec insistance le problème des expropriations domaniales. A Brazzaville comme dans les localités de l’hinterland, le contentieux lié à la confiscation des terrains des particuliers pour cause d’utilité publique est pesant. 

Que ce soit en effet à Kintélé, la banlieue nord de Brazzaville mise progressivement en valeur par l’Etat au long des dernières années, à Maloukou un peu plus où s’édifie une zone industrielle et commerciale, ou dans la région de Pointe-Noire destinée à abriter une importante zone économique spéciale, l’indemnisation des expropriés ajoute aux difficultés de mobiliser des financements nécessaires au démarrage des ambitieux projets ciblés.

Devant ces contraintes conjoncturelles mais handicapantes, l’une des réponses au fardeau des expropriations qui sûrement grève les finances de l’Etat est le dialogue avec les parties concernées. A plusieurs reprises, des sit-in ont été organisés à Brazzaville par les propriétaires des domaines repris par l’Etat à Kintélé. Des solutions idoines ne semblent pas avoir été trouvées mais les pouvoirs publics rassurent que ces derniers recouvreront leurs droits en temps opportun.

Les deux autres chantiers de Maloukou et Pointe-Noire, mentionnés plus haut, sont aussi confrontés aux mêmes préalables. Le premier a ses trois ou quatre usines fonctionnelles depuis un bon moment mais il a du souci à se faire pour son électrification, condition pour que les seize unités envisagées une fois achevées tournent à plein régime. On est face à une conjonction de nouvelles peu aguichantes malgré la volonté affichée de l’exécutif de mener ce travail à son terme.

Pour le quinquennat en cours, il va sans dire que l’espoir mis dans la diversification de l’économie, l’emploi des jeunes et la décongestion sociale passera aussi par les progrès accomplis dans la réalisation de ces chantiers à forte potentialité de main-d’œuvre. Il faut prier que la reprise qui s’observe sur la scène internationale à travers la lente décrue de la pandémie de covid-19 profite à toutes les nations et permette au Congo de se relever.