La rentrée

La rentrée approchant – nous parlons ici de la rentrée politique, non de la rentrée des classes –  il est intéressant, pour ne pas dire passionnant, d’imaginer quels sont les objectifs que se fixent les principales formations pour les douze mois à venir. Quelques exemples parmi d’autres :

Le Parti congolais du travail, pivot de la majorité, poursuivra-t-il la mutation engagée avec la transformation de son mouvement de jeunesse et la réorganisation de son pilier féminin ? Ira-t-il jusqu’à changer ses structures de direction, voire sa dénomination comme certains, et non des moindres,  le réclament depuis plusieurs années sans succès jusqu’à présent ? Cherchera-t-il à fédérer les partis qui l’accompagnent dans un ensemble unique, ou préfèrera-t-il conserver sa diversité présente ?

Le principal parti d’opposition, l’Upads, longtemps uni autour de l’ancien président Pascal Lissouba, mais divisé aujourd’hui en courants antagonistes qui se livrent une guerre acharnée, finira-t-il par imploser ? Prenant, bien au contraire, conscience du caractère vital des échéances électorales à venir, va-t-il mettre fin aux petites et basses querelles de pouvoir qui le minent ? En un mot comme en cent, parviendra-t-il à se ressaisir pour constituer une alternative crédible au PCT et à ses alliés ?

La poussière de partis, de formations, de tendances plus ou moins structurées qui constitue l’opposition dite « radicale » se préoccupera-t-elle enfin d’acquérir la crédibilité qui lui fait si cruellement défaut ? Fera-t-elle taire les quelques ténors dépourvus de base populaire qui s’expriment en son nom et qui s’efforcent par tous les moyens de casser l’image de notre pays, ou bien continuera-t-elle à se distinguer par des discours vides de sens ? Fera-t-elle enfin de la politique et non du mauvais spectacle ?

Toutes ces questions, et quelques autres, se trouvent au cœur du débat politique sur le point de s’engager en cette rentrée 2013 qui pourrait bien s’avérer décisive pour la classe politique congolaise. Et de la réponse qui leur sera donnée dans les prochaines semaines dépendra la qualité, ou la faiblesse, des grands débats de société à venir, en particulier celui qui devrait logiquement s’instaurer sur la modernisation de nos institutions, leur adaptation à un monde en pleine mutation, à un pays en voie d’émergence rapide.

Vous qui nous lisez chaque jour, soyez plus attentifs que jamais. Nous allons, en effet, nous efforcer de vous apporter, jour après jour, des réponses sérieuses aux questions tout aussi sérieuses que vous vous posez.