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L’allégorie de la vieille chaussure

Mardi 12 Janvier 2021 - 11:33

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C’est officiel ! L’élection présidentielle aura bel et bien lieu en mars 2021, dans les délais constitutionnels. Le président Denis Sassou N’Guesso l’a affirmé lors de son message sur l’État de la nation, devant le parlement réuni en congrès, le 23 décembre dernier.

Depuis, les états-majors politiques sont en ordre de bataille. Les alliances de toute nature se tissent, d’autres se désagrègent ou se recomposent, les familles s’écharpent sur fond de revendications d’héritage politique patriarcal. Partout, on assiste à une effervescence politique, plus ou moins contenue.

Si certains leaders semblent encore hésiter à prendre le départ, d’autres par contre l’ont pris avant l’annonce de la date du scrutin, à l’instar de Guy Brice Parfait Kolelas, leader de l'Udh-Yuki, qui s’est déclaré candidat dès avril 2018. De même que Mathias Dzon, porté candidat par l’Ard, son groupement politique.
Tsaty Mabiala, un peu dans l’expectative, prépare le conseil national de l'Upads fin janvier, sans doute pour y être investi candidat. Alors que le président par intérim de la fédération de l’opposition congolaise, Clément Mierassa, n’en finit pas de régler ses comptes à la Cnei (Commission nationale électorale indépendante), selon lui, trop inféodée au pouvoir. Cela présagerait-il une éventuelle contestation des résultats du scrutin à venir ? Difficile à dire, bien que cela soit de saison dans tous les pays du monde.
Dans cet ensemble, il y en a ceux qui ont sans doute longtemps réfléchi à la question. Les militants du Parti congolais du travail (Pct) par exemple. Ceux-ci, ont très tôt désigné leur candidat au cours du congrès ordinaire de décembre 2019, en la personne du président sortant qu’ils viennent d’investir, ce vendredi 8 janvier. Ce dernier acceptera-t-il cette offre ? En attendant, les supputations vont bon train à mesure qu'approche l’échéance du 21 mars 2021.
Au-delà de la multitude de candidatures, le peuple attend des présidentiables, des projets qui sortiraient le Congo de la situation délicate dans laquelle il est plongé aujourd’hui. Point n’est besoin de rappeler que la tâche qui attend le futur président de la République est immense. Elle nécessite une personne ayant une expérience dans la gestion des affaires et des hommes. Cette tâche ne saurait guère s’accommoder des projets fantaisistes qui prônent la balkanisation du pays, quand le Congo se veut un et indivisible.
En choisissant Denis Sassou N’Guesso comme candidat, le Pct et ses alliés de la majorité présidentielle semblent mettre toutes les chances de leur côté en s’appuyant sur le principe selon lequel : « on ne change pas une équipe qui a la connaissance du terrain ". Sur le long chemin qui conduit au succès le patriarche Charles David Ganao conseillait la sagesse : « préférez la chaussure qui vous convient à celle que vous découvrez ». La première est plus rassurante. La seconde peut vous causer de gros ennuis.

Valentin OKO

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Édition Quotidienne (DB)

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