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Mea culpa !

Mardi 27 Avril 2021 - 18:12

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Qu’il nous soit permis, alors que débute le nouveau quinquennat qui sera marqué sans doute par de grands progrès dans le domaine social si du moins les promesses faites par le président  durant sa campagne électorale sont effectivement tenues, qu’il nous soit donc permis de conseiller aux autorités religieuses de ne plus se lancer, comme certains d’entre elles l’ont fait récemment, dans des actions politiques pour le moins discutables et, par conséquent, de se consacrer pleinement à leur mission. Un conseil qui s’adresse essentiellement aux prélats de l’Eglise catholique – archevêques, évêques – qui, chez nous, ont trop souvent la fâcheuse tendance de confondre la politique et la religion en tentant d’influer sur le choix des citoyens lors des grands scrutins.

 

Est directement visée dans ces quelques lignes la Déclaration de la Conférence épiscopale du Congo rendue publique le 2 février, un peu plus d’un mois donc avant l’élection présidentielle, qui prônait le report du scrutin à une date ultérieure sous prétexte d’une désertion du corps électoral qui, on l’a vu, ne s’est pas produite. Avec, notamment, ces deux extraits dont l’élection du 21 mars a montré l’irréalité : « 8 - Certes, les élections sont prévues pour le 21 mars prochain, néanmoins nous émettons de sérieuses réserves qu’une élection présidentielle apaisée, participative, transparente, libre et crédible puisse être organisée dans les conditions actuelles, conscients du rôle clé que les élections crédibles peuvent jouer dans l’édification de la nation. 12 - …Notre peuple est fatigué de ces élections qui fragilisent la cohésion sociale et entachent l’image de notre pays à l’étranger. Ne pas prendre conscience des maux qui minent la gouvernance électorale dans notre pays depuis quelques décennies, c’est s’exposer à ce que les mêmes causes produisent les mêmes effets ».

 

Quitte à provoquer un flot de critiques, voire même d’injures et de condamnations dans le milieu pastoral concerné, ce qui est écrit ici reflète l’avis de nombreuses et hautes personnalités de l’Eglise catholique elle-même. Tout simplement parce que de telles prises de position par les évêques d’un pays font de la religion un outil politique qui va à l’encontre des principes religieux puisqu’il vise à convaincre les fidèles de se prononcer contre le pouvoir et à perturber les processus électoraux sur lesquels repose le système démocratique dont nous nous sommes dotés au sortir des guerres civiles.

 

Cette tentative ayant échoué le 21 mars, il est temps pour ceux qui l’ont conduite de faire leur « mea culpa » d’une manière ou d’une autre. Nous ne sommes pas seuls à le penser.

Les Dépêches de Brazzaville

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