Spéculation ?

À l’heure où, de façon manifeste même si elle ne le reconnaît pas officiellement, l’opposition plus ou moins radicale tente de rattraper le temps perdu en organisant un dialogue dit « alternatif » qui lui permettra sans doute de renouer avec le Président de la République, il n’est pas interdit d’imaginer qu’elle se ralliera au changement de la Constitution que prône la majorité. Pourquoi ?

° La première raison est qu’en s’excluant du Dialogue national, les leaders de l'opposition ont commis une erreur politique que les citoyens risquent de leur faire payer au prix fort lors des prochains scrutins. Tandis que le pouvoir manifestait sa volonté d’écouter toutes les voix, y compris les plus discordantes, ils ont en effet refusé la main qui leur était tendue. Ce qui passe mal dans la société très conviviale, très traditionnelle qui est la nôtre. Admettre le changement institutionnel préparé par le chef de l’État est la meilleure façon de se rattraper.

° La deuxième raison est que parmi les conclusions du Dialogue national de Sibiti figure, en bonne place, la définition d’un statut officiel de l’opposition qui mettrait fin au désordre entretenu par les dizaines de groupuscules hostiles au pouvoir. Les deux ou trois formations crédibles en tireraient des avantages considérables et verraient notamment le financement de leurs activités assuré par l’État. Ce qui, ici aussi, leur permettrait de devenir enfin crédibles aux yeux des Congolais et d’aborder les prochaines échéances électorales dans de meilleures conditions.

° La troisième raison résulte du resserrement des liens entre le Congo et la France qui découle, lui-même, du climat apaisé qui s’est instauré entre leurs Présidents, Denis Sassou N’Guesso et François Hollande, à la faveur de la visite récente du premier à Paris. Les opposants qui, jusqu’à présent, surfaient sur les malentendus existant entre les deux pays ont compris que la page est tournée et qu’il ne sert plus à rien de manier la désinformation dans le but d’affaiblir la position des autorités congolaises. Le temps de la sagesse est donc venu.

Certains diront que ce qui précède est pure spéculation. Peut-être, en effet ! Attendons et voyons si les évènements à venir confirmeront ou infirmeront cette analyse.