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Mercredi 6 Janvier 2016 - 17:03

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Tous les observateurs qui assistèrent la semaine dernière, en Centrafrique, au premier tour de l’élection présidentielle sont d’accord sur le fait que le scrutin ne s’est pas déroulé dans des conditions telles que l’on puisse considérer comme crédibles les résultats partiels rendus publics à ce jour. Si un tel jugement émanait des seuls candidats, l’on pourrait considérer qu’il traduit seulement la frustration de ceux et celles qui briguent aujourd’hui les suffrages des électeurs ; mais les rapports envoyés depuis Bangui par les représentations diplomatiques et les articles que publient sur le sujet nombre de grands médias internationaux ne laissent aucun doute sur le fait que le scrutin est dès à présent entaché de défauts tels que ses résultats ne seront guère crédibles.

Dans un pareil contexte il est à craindre que, loin de ramener la paix dans un pays miné par ses dissensions internes, le scrutin en cours ravive les antagonismes à l’origine de la crise sans fin qui déchire la nation centrafricaine et qui a coûté la vie ces dernières années à des dizaines de milliers d’innocents. Pour les pays comme le nôtre qui ont tout mis en œuvre afin d’aider à restaurer la paix, qui ont envoyé sur le terrain des centaines de soldats dans le cadre de la mission conduite par les Nations unies, qui ont assisté les autorités centrafricaines sur le plan financier malgré les problèmes de trésorerie auxquels ils se trouvaient eux-mêmes confrontés, une telle perspective est désolante au sens propre du terme. Elle fait craindre que les sacrifices consentis pour aider nos frères n’ont servi à rien et que le pire peut finalement sortir du processus en cours.

La question qui se pose aujourd’hui est donc de savoir s’il est raisonnable, prudent, censé de poursuivre la démarche électorale en cours et s’il ne vaudrait pas mieux la revoir avant qu’elle n’engendre de nouveaux désordres. L’on peut, en effet, tenir pour certain que si le président issu du présent scrutin n’a pas une légitimité indiscutable, les forces du mal qui plongèrent la Centrafrique dans le chaos ressurgiront plus déterminées que jamais. Et cela alors même que la visite récente du Pape François à Bangui a montré la volonté des Centrafricains de vivre en paix avec eux-mêmes. Mieux vaudrait s’en convaincre tant qu’il en est temps dans le moment présent, ni les Centrafricains ni la communauté internationale n’ont droit à l’erreur.

 

 

Les Dépêches de Brazzaville

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