38ème session de la Conférence générale de l’Unesco : Irina Bokova : « il faut combattre la violence par les forces de la raison »

Mardi 17 Novembre 2015 - 12:47

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Les différents intervenants au Forum des dirigeants ont adressé leur solidarité, leurs condoléances et leurs soutiens aux autorités françaises ainsi qu’aux familles victimes des attentats terroristes de Paris du 13 novembre. Ils ont dénoncé  à l’unanimité le terrorisme et invité à la culture de la paix, à la sauvegarde du patrimoine culturel lors de la célébration du 70ème anniversaire de l’Unesco

« La violence et l’extrémisme ne sont pas bons. Il faut respecter les innocents, privilégier le dialogue comme le fait l’Unesco », a déclaré  le président de la 38ème session de la Conférence générale, Stanley Mutumba Simataa. Il a invité l’Unesco et ses Etats membres à continuer à promouvoir l’éducation, l’utilisation durable de la planète, la diffusion du rôle des sciences et la promotion des technologies pour améliorer nos conditions de vie, à renforcer de nouvelles approches dans le développement, la liberté d’expression et l’accès à la connaissance pour tous.

« Le pouvoir de l’Unesco à réunifier les idées doit être réaffirmé. L'aspiration de l'humanité à la paix, à la tolérance et à la coexistence mutuelle doit être ressuscitée  »,  a - t- il martelé.

La Directrice générale de l’Unesco, Irina Bokova  a  indiqué que les terroristes s’attaquent à ce que nous avons de plus cher, la liberté. « Jamais nous ne pouvons l’accepter, jamais nous ne pouvons accepter une telle chose ». Elle a rappelé les conditions dans lesquelles est née l’Unesco, le 16 novembre 1945, en « réaction à l’extrémisme, pour trouver de nouveaux moyens » et  ainsi « transformer notre douleur à une force collective de la paix » notant en passant « la jeunesse des victimes tuées par d’autres jeunes, qui cèdent à la violence ». Pour elle, l’Unesco a un rôle à remplir dans le combat contre le terrorisme, « revenir aux sources de la radicalisation, renforcer l’éducation aux droits humains, enseigner la diversité des cultures, équiper les gens des outils et de l’esprit critique et leur apprendre à utiliser les médias ».   

 « Il faut combattre la violence par les forces de la raison. Nous avons tous un rôle à jouer pour entendre la voix de la raison, de l’esprit, et l’Unesco entend y contribuer », a-t-elle souligné. « Paris incarne tout ce que les extrémistes haïssent et craignent : une ville de lumière,  une ville libre dans un pays libre, la France, qui a une passion pour le débat et pour les choses de l'esprit. Les extrémistes ont peur de la culture. Ils ont peur de l'histoire, de la diversité culturelle et de la liberté qu’elle représente, de la liberté de vivre et de penser », a-t-elle poursuivi. 

Le président bulgare Rosen Plevneliev Preneliev, a rappelé que l’extrémisme violent est transfrontalier. Il a invité à une politique  permettant de prévenir la radicalisation. Mais « la marginalisation contribue aux conflits. L’idéologie ne peut pas être vaincue pas les armes mais par les idées, le dialogue. La communauté internationale doit renforcer la lutte contre le terrorisme. Notre force, c’est notre unité et les valeurs partagées », a-t-il dit. et,  ajoutant : Il y aura toujours ceux qui préfèrent l’épée à la plume ».

« Voir la conférence de l’Unesco être présidée par l’Afrique est un symbole fort, qui montre que le monde change. L’Afrique réhabilitée a fait son retour au sein de la communauté des Nations », a déclaré le Président camerounais, Paul Biya.   « Les guerres prenant naissance dans l’esprit des hommes , c’est dans l’esprit que doivent être élevées les  défenses de la paix »,  estime-t-il.

Il est revenu sur les attaques terroristes de Boko Haram,  « distillant des germes de division ».  Puis il a remercié la mutualisation des moyens avec les voisins,  l’Union africaine et la France. Il a indiqué qu’aucun pays  n’est à l’abri du terrorisme. « La guerre contre le terrorisme concerne chaque nation qui intègre le respect de la personne humaine et de la vie au sein de ses valeurs fondamentales. Il incombe à chaque pays d'apporter sa contribution », a-t-il dit.

« Le terrorisme est devenu une gangrène planétaire. Comme un caméléon, il s’adapte à tout », a relevé le représentant du président malien. Il a, en outre, remercié l’Unesco pour son concours à la construction du Mausolée de Tombouctou, détruit par les terroristes.

Le Chef d’État libyen par intérim, Agila Saleh Essa Gwaider, a dénoncé de la souffrance du peuple libyen, aux mains de groupes terroristes et a souligné « l'importance que la Libye accorde à la diversité culturelle, au dialogue inter-religieux et à la culture de la paix ». 

La présidente de la Lituanie, Dalia Grybauskaitė, a déclaré que:  « le radicalisme et la haine prospèrent là où l'éducation échoue » et qu’une paix durable, un développement durable et une éradication de la pauvreté dépendent de l'accès à l'éducation. Pour le président de l’ex-République yougoslave de Macédoine, Gjorge Ivanov, il faut « aider à rétablir l'ordre mondial et à substituer le monologue au dialogue en particulier au dialogue interculturel et au dialogue interreligieux ». 

Noël Ndong

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