7e art. Divana Cate : « Le cinéma ne doit pas être un effet de mode »

Jeudi 27 Février 2020 - 20:08

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Le cinéma congolais fait de plus en plus parler de lui à travers de jeunes artistes passionnés de cet art. Divana Cate Radiamick fait partie de cette dynamique qui fait bouger les lignes. Peu de films à son actif mais un professionnalisme et des ambitions nobles.  

Derrière son apparence timide et sa silhouette de miss se cache une mordue du cinéma. Née de parents congolais et résidant à Brazzaville, Divana Cate Radiamick est caractérielle et exige beaucoup dans ce qu’elle entreprend. Pas de hasard ou de négligence qui ne tiennent.

Cela fait près de dix ans que la jeune femme s’est lancée dans le cinéma. Elle qui ne s’imaginait pas du tout faire carrière dans ce domaine se retrouve aujourd’hui scénariste, réalisatrice et productrice. A son actif, un court métrage intitulé « L’ennui » sorti en 2016 et un long-métrage, « Attente », projeté en avant-première le 27 février de cette année.

Tout a commencé lorsqu’elle avait 9 ans. « J’étais très passionnée par tout ce qui a trait à l’image et à chaque fois que j’étais face à des représentations qui m’intriguaient, il me fallait en savoir plus et mieux comprendre », se remémore Divana Cate.

En 2008, après l’obtention de son baccalauréat, la jeune femme s’envole pour la Tunisie afin de poursuivre des études de management. Durant son séjour, elle tombe gravement malade l’obligeant à rentrer au pays et à se refermer sur elle-même. « Je traversais vraiment une phase dépressive. La plupart du temps, j’étais cloîtrée à domicile. Cette solitude m’a emmenée à extérioriser ma tragédie et mon ressentiment par l’écriture », explique-t-elle.

Ces textes ont été lus un jour par l'un de ses amis qui lui a suggéré d’en faire un film. «Un film ? Non, il n’en est pas question car je ne connais rien dans ce domaine », réplique-t-elle. Dans un premier temps, elle essaye d’être actrice mais, très vite elle abandonne pour se consacrer à l’écriture de scénario, puis à la réalisation.  

Pour ce faire, elle a consacré six années à apprendre le métier pour peaufiner son talent et son savoir-faire. Car pour elle, ne devient pas professionnel qui le dit, seulement qui le veut, le peut et travaille dur pour y arriver. « Durant tout ce temps, j’écrivais des scénarios et je les donnais à quelqu’un d’autre pour réaliser des films. Jusqu’au jour où une consœur me booste en me disant que tu peux le faire toi-même, lance-toi. Et c’est ce que j’ai fait sans hésiter », déclare-t-elle.

Divana Cate décide donc de faire un court-métrage dont elle titre « L’ennui ». Un coup de maître, fruit de plusieurs suspicions. « Quand ce court-métrage que je n’ai réalisé qu’avec mon téléphone a été sélectionné au festival de Cannes en 2018, je n’en revenais pas. Il faut croire que ça m’a beaucoup mise en confiance pour continuer sur ce chemin », se réjouit-elle aujourd’hui. S’il lui fallait attendre de réunir tous les moyens, l’on ne parlerait peut-être pas d’elle présentement. « Mes plus grands partenaires et sponsors ont été mes parents. Dans ce milieu, être une femme peut être un handicap. Il faut donc se surpasser. Le chemin est encore long mais je reste confiante », nous révèle-t-elle

Très philosophique dans sa démarche, elle aspire non seulement à partager des histoires (fiction ou réalité) à travers ses films, mais surtout à réveiller des émotions cachées et susciter des réflexions. Pour elle, le cinéma est aussi une forme de thérapies dans la mesure où les scénarios se rapprochent de certains vécus. Ravie de voir qu’aujourd’hui, le public congolais soutient et consomme considérablement le cinéma congolais, Divana Cate espère juste que tous ces efforts ne découlent pas d’un effet de mode qui pourrait lasser très vite les uns et les autres.

Merveille Jessica Atipo

Légendes et crédits photo : 

Divana Cate Radiamick/DR

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