80 ans du Manifeste de Brazzaville : une exposition-photos boucle les activités

Jeudi 29 Octobre 2020 - 19:13

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A l’occasion des festivités marquant la commémoration des 80 ans de la déclaration de Brazzaville comme capitale de la France libre par le général De Gaulle, une exposition photographique a été aménagée le 29 octobre dans le hall de l’hôtel de ville de la capitale congolaise en signe de clôture de l’événement. Regroupant près d’une cinquantaine d’images, anciennes et actuelles, elle retrace le parcours historique de De Gaulle en lien avec Brazzaville.  

L’exposition organisée en partenariat avec  la Fondation Charles de Gaulle, les archives nationales et municipales et la mairie de Brazzaville, s’inscrit dans le cadre des festivités relatives aux 80 ans du Manifeste de Brazzaville qui se sont tenues du 27 au 29 octobre dans la capitale congolaise. Au cœur de l'exposition se trouvent différentes images de la Radio Brazzaville. Créée en octobre 1940 à l'initiative du général de Gaulle, Radio Brazzaville figure parmi les grandes radios internationales, comme la BBC, qui ont relayé la voix de la liberté dans un monde en guerre. Grâce à l’exposition, le public a pu découvrir entre autres le recrutement des radiotélégraphistes d'origine africaine pour le fonctionnement de cette radio et le renforcement des équipes avec du personnel venant du Proche-Orient, de la Réunion, des Etats-Unis et du Canada. L'essentiel de ses programmes était constitué de bulletins d'information dont le générique était joué sur une sanza.

Outre les clichés d’époques géants et autres documents d’archives évoquant le rôle joué par Radio Brazzaville en 1940, cette exposition dévoile les photos des différents lieux emplis d'une empreinte du passage du général de Gaulle à Brazzaville. Elles relèvent de l'époque ancienne et sont en noir et blanc. Parmi elles, on compte des clichés de : l'arrivée de Gaulle à Brazzaville en 1940 pour la défense de la nouvelle constitution (référendum) ; une vue des participants à la conférence de Brazzaville du 30 janvier 1944 ; la réunion préparatoire de la conférence de Brazzaville avec Félix Eboué, gouverneur général de l'AEF et Réné Pleven, commissaires aux colonies, au cercle militaire et civil français (actuel CFRAD) ; la revue du 29 août 1943 au stade Marchand…

Les lieux de la France libre de nos jours

En miroir du parcours historique, 80 ans plus tard, une série de clichés des lieux de la France libre de nos jours a été réalisée par les photographes congolais Baudoin Mouanda et Lebon Chansard Ziavoula. Sans l'ombre d'aucun doute, le temps a fait son effet. A première vue, on découvre le Palais présidentiel et le ministère de la Défense, autrefois Palais du gouverneur et quartier général des armées de l'AEF. Au fur et à mesure qu'on déambule au milieu des photos placardées, on contemple également l'actuel CFRAD qui avant était le siège du cercle civil ainsi que l'aéroport Capitaine Gaulard transformé en avenue et les terrains lotis dans les années 1950 pour accueillir les déguerpis du quartier de la Corniche. Par contre, certains lieux n'ont pas été déplacés et conservent leurs nominations tels que : le square de Gaulle, la gare du Chemin de fer Congo-océan, l'aéroport Maya-Maya, la cathédrale Sacré-Cœur, le stade Félix Eboué, la mairie de Poto-Poto, l'école militaire Leclerc qui s'appelait école militaire du camp Colonna d'Ornano.

« Ça été très enrichissant de travailler sur ce projet d'exposition historique. Il s’agissait pour nous de faire des photographies sur les lieux de la France Libre aujourd’hui. En travaillant sur ce projet, j'ai appris l'histoire qui se cache derrière ces bâtiments et j’estime qu’elle mérite d’être vulgarisée à un large public », a déclaré Lebon Ziavoula.

Pour Emeraude Kouka, poète et critique d’art congolais, la relation entre la perspective historique de l'exposition et les écritures photographiques de Baudoin Mouanda et Lebon Ziavoula sont saisissants. « L'un présente souvent des images colorées de Brazzaville et l'autre, on l'a vu avec l'exposition Lumières de Brazza, s'est toujours intéressé aux phénomènes urbains. C'est de l'histoire et de l'art, une belle association de la didactique et de l'intuitif à conserver et valoriser », a-t-il noté.  

Merveille Atipo

Légendes et crédits photo : 

1- La visite guidée de l'exposition faite aux officiels/Adiac; 2- Un cliché du square De Gaulle/Adiac.

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