Accès à l’eau potable : des résultats peu probants de la réforme dix ans après

Lundi 24 Juin 2019 - 17:32

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La situation de la Régie de distribution d’eau (Régideso), l’opérateur historique, s’est améliorée au niveau de la production, des ventes et de la couverture nationale, selon la dernière évaluation faite par le Comité de pilotage de la réforme des entreprises du portefeuille de l’Etat (Copirep). Mais « les besoins restent énormes » et « la situation de l’opérateur public exige une restructuration profonde »

Le bilan global de la réforme dans certains secteurs-clés de la vie nationale, notamment le transport et l’énergie, est très décevant, en tout cas loin des attentes des consommateurs congolais. Parmi les raisons de la contreperformance, il y a l’absence de suivi des dirigeants politiques et le sempiternel problème de gouvernance au sein des entreprises assurant le service public. Toutefois, les lignes auraient légèrement bougé du côté de certaines sociétés commerciales, dont la Régideso. Cette dernière est une entreprise publique classée parmi les sept sociétés structurantes qui ont bénéficié de l’accompagnement du Copirep, même si elles n’ont pas atteint le niveau nécessaire pour remplir leur mission dans le système économique. Dès lors, les prévisions les plus alarmistes estiment qu’aucune des entreprises publiques n’est en mesure de se développer sans un soutien conséquent du gouvernement de la République ou d’une joint-venture avec un opérateur privé.

Un atelier axé sur la Régideso

Dans ce contexte difficile, le dernier atelier de Roméo Golf sur la Régideso, du 20 au 21 juin, ne peut qu’attirer forcément l’attention de plus d’un observateur averti. Officiellement, l’objectif visé est « d’améliorer le service public d’alimentation en eau potable en RDC, notamment à travers le renforcement de l’efficacité de la Régideso ». Même si le grand miracle n’a pas eu lieu après dix ans de réforme, l’on ne peut pas dire non plus qu’avant la réforme soit égal à après la réforme, du moins à en croire le Copirep qui présente des chiffres à l’appui. En effet, les travaux d’évaluation du Copirep renseignent, par exemple, l’arrêt de la dégradation de la situation générale de cette entreprise. «La production ainsi que les ventes ont pu remonter et le taux de desserte d’eau potable en milieu urbain s’est amélioré avec la couverture d’une population additionnelle de 1 893 630 personnes », poursuit le Copirep.

Continuer la réforme en mode urgence

Le processus de réforme actuellement au point mort devrait nécessairement se poursuivre pour améliorer la desserte en eau potable sur l’étendue du territoire national. Pour aborder la question lors de l’atelier précité, le Copirep a veillé à élargir le cercle de réflexion en y intégrant bien entendu toutes les parties prenantes afin de déterminer « le choix des options stratégiques sur la base desquelles le gouvernement de la République peut décider de la manière dont les entreprises publiques, celles qui opèrent particulièrement dans les secteurs-clés de l’économie nationale, doivent être restructurées ». Dans la foulée, le Copirep a rappelé aux participants à l’atelier que le service d’alimentation en eau est « une des priorités du gouvernement de la République ». Dix ans après, l’on parle toujours de la réforme du secteur de l’eau potable car, comme le conclut le Copirep, le vrai défi est d’arriver « à renverser le contraste existant entre les potentiels hydrologiques de la RDC et le taux actuel de desserte en eau potable ».

Laurent Essolomwa

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