Accord de paix de Kinkala. Elvis Okombi Tsalissan : « Ma réserve tient au fait que Ntoumi est un récidiviste »

Vendredi 5 Janvier 2018 - 11:12

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Dans une interview exclusive accordée aux Dépêches de Brazzaville, le président du Conseil supérieur du centre (Cosup) et coordonnateur national de « Po na Ekolo, Samu na Bwala », Elvis Girel Tsalissan Okombi, a déclaré qu’il émet des réserves sur l’accord de paix signé le 23 décembre 2017, à Kinkala, entre le gouvernement et les représentants de Frédéric Bintsamou, alias pasteur Ntoumi, au motif que ce dernier est un récidiviste. Elvis Okombi a mis à profit cet entretien pour confirmer son soutien au président de la République, Denis Sassou N’Guesso.

Les Dépêches de Brazzaville (L.D.B.):  On n’entend plus parler du Conseil supérieur du centre. Que se passe-t-il ?

Elvis Girel Tsalissan Okombi (E.G.T.O.) : Depuis la fin du processus électoral, le Cosup n’a pas encore fait le point de ces scrutins. Cependant, nous comptons relancer les activités d’ici au mois de février par l’organisation de la première session inaugurale de l’année 2018.

L.D.B. : Comment se porte le mouvement « Po na Ekolo, Samu na Bwala » ?

E.G.T.O. : Je tiens à vous dire que si notre mouvement n’organise plus d’activités, c’est parce que le contexte politique a changé. Si hier nous faisions de la mobilisation pour défendre un certain nombre de valeurs, aujourd’hui, il est question de recadrer l’action de ce mouvement en y incluant d’autres objectifs. En effet, le comité directeur de « Po na Ekolo, Samu na Bwala » sera convoqué en session ordinaire la semaine prochaine. Au cours de ces retrouvailles, nous allons adopter un nouveau programme d’activités dans lequel nous mettrons un accent particulier sur l’encadrement des jeunes et la culture entrepreneuriale pendant cette période de crise économique et financière.

L.D.B. :  Comment appréciez- vous l’accord de cessez-le-feu et de cessation des hostilités signé entre le gouvernement et les représentants du pasteur Ntoumi, le 23 décembre dernier à Kinkala ?  

E.G.T.O. : Il est nécessaire de vous rappeler que M. Ntoumi avait pris les armes pour contester les résultats de l’élection présidentielle du 20 mars 2016 auxquelles il n’était pas candidat. C’est ainsi que les Forces armées, sur instruction de leurs chefs hiérarchiques, se sont rendues dans le forêts du Pool à sa recherche, parce qu’il était visé par un mandat d’arrêt.  Pendant près d’une année, les éléments de l’armée n’ont pas pu mettre la main sur l’infortuné. Nous sommes surpris qu’au lieu de l’arrêter et de le présenter à la justice pour qu’il réponde de ses crimes, c’est un accord de paix qui est signé, à la place, entre le gouvernement et ses représentants. Nous pensons que M. Ntoumi est récidiviste. Ce que nous craignons c’est que s’il revient vivre à Brazzaville, ce sera une manière de recréer l’insécurité dans la capitale. Nous pensons qu’il n’est pas un homme de paix.

Cependant, au cours de son discours sur l’état de la nation devant le parlement réuni en congrès, le 30 décembre dernier, le chef de l’Etat a demandé à chaque Congolais de donner de la chance à cet accord qui constitue, a-t-il déclaré, un moyen de ramener la paix dans le Pool. Etant donné que nous sommes l’un des maillons de soutien du président de la République et tout en émettant nos réserves par rapport à cet accord, nous laissons la chance à M. Ntoumi et aux initiateurs de ce texte de nous prouver que le Révérend est un homme de paix.

L.D.B. : Quel est le point qui a plus retenu votre attention dans le discours sur l’état de la nation devant le parlement réuni en congrès, délivré par le président de la République, le 30 décembre dernier ?

E.G.T.O. : Depuis pratiquement deux ans, nous avons mené des campagnes de sensibilisation à la corruption et autres infractions connexes à travers le mouvement « Po na Ekolo Samu, na Bwala ». Nous pensons que ces vices sont comme le cancer dans la mesure où ils détruisent le tissu social et économique d’un pays. Quand nous avons entendu le chef de l’Etat appeler les Congolais à lutter contre ces vices, nous nous sommes réconfortés dans notre combat. C’est ainsi qu’en 2018, le mouvement « Po na Ekolo, Samu na Bwana » va redoubler ses efforts dans la sensibilisation contre les antivaleurs.

L.D.B. : Avez-vous un dernier mot en guise de conclusion à cet entretien ?

E.G.T.O. : Nous présentons nos meilleurs vœux à tous les lecteurs de votre journal et tenons à exhorter les militants du Cosup et de « Po na Ekolo, Samu na Bwala » à ne pas fléchir dans le soutien au chef de l’Etat, Denis Sassou N’Guesso, dans le respect des valeurs qui caractérisent le centre politique.  

 

Propos recueillis par Roger Ngombé

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