Affaires Marcel Ntsourou et autres : révélations troublantes de Rock Hugor Kamba

Lundi 21 Juillet 2014 - 19:58

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Ce prévenu a révélé, au cours de son audition aujourd'hui le 21 juillet, à Brazzaville, que le colonel Ntsourou se préparait en conséquence, vu les menaces dont il était sujet

Rock Hugor Kamba était devenu complice du capitaine Zobel Ebam, qui livrait les armes au colonel. Ce dernier s’est suicidé en novembre dernier à Ouesso, son lieu d’affectation, suite à l’interpellation des agents de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST).

Dans son récit, Kamba a affirmé que le capitaine lui avait dit qu’il attendait Tandé Bouanga (militaire) pour la livraison d’armes. Ce qui fut fait. Le capitaine a ensuite remis à Kamba ce sac comportant trois armes qu’il devait récupérer le soir. N’étant pas arrivé comme prévu chez Kamba, ce dernier s’est rendu le lendemain à la direction centrale des renseignements militaires, son lieu de service, où il fit l’état des faits à son supérieur hiérarchique.

Le capitaine Ebam, finalement, a repris ce sac contenant les armes, le 23 octobre vers 16 heures. Kamba et Ebam se sont rendus chez le colonel Ntsourou à 17 heures. Arrivé sur les lieux, il constate que Ntsourou hébergeait une cinquantaine de personnes, militaires et civils confondus. Il a rapporté que le colonel instruisait ces gens, en leur disant : « Enfants, continuez de venir. Le moment est arrivé. On m’a livré toutes les armes dont j’avais besoin. Chacun de vous aura une arme à la main. On va imposer à ceux qui vont nuire à ma vie. » De retour chez le capitaine Ebam, le colonel avait mis à leur disposition un véhicule pour le transport d’un nombre plus important d’armes qu’au départ.

Vu l’importance de l’information, la Direction centrale des renseignements militaires (DCRM) lui demanda de s’infiltrer pour une mission de filature. Rock Hugor Kamba intègre enfin le groupe et monte la garde plus d’une fois au domicile de Marcel Ntsourou. Pris en confiance, il a rencontré le colonel André Joseph Sahouss, lui confiant une mission spéciale, celle d’incendier la station-service située vers le marché Total, à Bacongo, dans le deuxième arrondissement, et également celle située à la Mucodec près de la gare. Cette opération de sabotage était prévue pour le 24 décembre 2013.

Kiloi Mpani, l’un des accusés auditionnés ce jour, a, quant à lui, déclaré qu’il s’était rendu chez Ntsourou en novembre dernier, non seulement pour se réfugier, mais également pour assurer la défense du colonel, vu les menaces faites sur sa personne. Selon lui, Sabin Mongala alias Commissaire, Patou Oyeba alias Casis et autres, lui avaient dit qu’il pourrait leur servir de facilitateur pour mettre la main sur Giscard Minichelot alias Le Blanc, ou Marcel Ntsourou. Suite à son refus de coopérer, il a, à plusieurs reprises, été recherché à des heures tardives.

Il a, par ailleurs, affirmé que le 15 décembre à 14 heures, il fut envoyé à Batignole, dans l’une des résidences de l’ex-colonel Ntsourou. Après avoir accompli sa mission, il a reçu l’appel du colonel, lui demandant d’attendre l’appel de Giscard Minichelot avant de se rendre au domicile. Arrivé vers l’hôtel Pama, il a entendu des coups de feu en direction de la préfecture. Pour lui, le train heurta un militaire, et certainement que ces coups de feu n’étaient que des salves. Pour cet accusé, c’est la panique de la population qui a attiré son attention. Étant trois dans le véhicule, ils se sont dirigés vers l’hôtel. C’est alors qu’ils rencontrèrent Minichelot et l’embarquèrent pour le domicile de Ntsourou. Dans sa version des faits, le lieutenant Kiloi Mpani a affirmé qu’il n’y avait jamais eu d’échanges de tirs, et qu’il n’avait jamais aperçu les responsables de ces actes.

Cependant, sa thèse sur les faits du 16 décembre dernier reste la même que celle de Gustave Lambini et de Giscad Minichelot, confirmant que l’assaut a été donné par l’hélicoptère, après le jet des projectiles.

Josiane Mambou Loukoula

Légendes et crédits photo : 

photo 1 : Rock Hugor Kamba. photo 2 : Kiloi Mpani.