Afrique : Aly Mohamed Vall : « le développement de l’Afrique est tributaire de la sécurité »

Lors de son intervention, l’ancien chef d’Etat mauritanien s’est concentré sur le développement de l’Afrique qui « peut être un partenaire efficace et fiable de l’Union européenne (UE) et de l’Otan dans le cadre d’une stratégie mondiale  de lutte contre le terrorisme et ses causes ». Il réfute tout lien direct entre l’islam et le terrorisme, y trouvant par contre des racines sociales, économiques et politiques, où certaines personnes « achètent la complicité des autorités pour promouvoir des activités obscures ».

Selon lui, « les terroristes divisent nos sociétés tout en introduisant des valeurs qui nous sont complètement étrangères. Ils divisent nos familles et nourrissent une haine envers ceux qui ne partagent pas leur vision aberrante de la religion ». Il invite la communauté internationale à soutenir le potentiel africain, et rejette certains clichés, et plaide pour «  les transitions démocratiques plutôt que les régimes autoritaires pour construire ensemble un avenir meilleur ».

L’ancien président mauritanien a rappelé  la qualité des ressources humaines de l’Afrique, ses ressources énergétiques et ses matières premières, soulignant que « ces dernières profitent très peu aux entreprises africaines et beaucoup aux entreprises étrangères et aux régimes corrompus ». Il a ajouté que   « si le marché intérieur de l’Afrique ne cesse de croître, sa contribution au développement mondial est entravée par plusieurs obstacles, dont le terrorisme et la corruption, souvent liés l’un à l’autre ».

S’appuyant  sur des statistiques, il a indiqué que « les Africains sont les plus grandes victimes du terrorisme dont un nombre important se trouve au Nigeria, au Mali, au Tchad et dans la Corne de l’Afrique. Il n’est donc pas surprenant que le grand nombre de réfugiés en Europe viennent de ces pays ». Il observe  aussi que le terrorisme éloigne les investisseurs et les touristes.

Concernant la corruption, pour Ely Mohamed Vall, les pays africains n’ont pas la capacité de combattre le phénomène, dont l’une des conséquences est le désenchantement de la jeunesse africaine, les obstacles à la coopération régionale, et l’appauvrissement des populations.  Le seul moyen de garantir la sécurité est la démocratie et la coopération, selon lui. Il appelle  donc à briser les stéréotypes négatifs sur l’Afrique. Pour lui, « l’aide au développement doit changer, et être liée à de véritables avancées en matière de démocratie et de respect des droits de l’Homme ».