Afrique : moins de 10% du contenu des médias traite des questions de développement du continent

Mercredi 31 Mai 2017 - 12:30

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Les questions de développement intéressent moins de 10% des thématiques abordées par les médias africains, a déploré le 30 mai à Dar es- Salaam en Tanzanie, le PDG de l’Initiative des médias d’Afrique (African media initiative), Eric Chinje.

«Nous avons constaté que moins de 10% du contenu de la presse africaine touche le fond du développement. D’où nous avons décidé de faire un effort particulier pour aider les journalistes à avoir une meilleure maîtrise de ces sujets», a-t-il déclaré.

Eric Chinje s’est exprimé lors d’un atelier de renforcement des capacités des journalistes africains en matière de couverture médiatique des questions d’urbanisation sur le continent.  

Cet atelier de formation qui regroupe les journalistes de plus de 40 pays africains, prendra fin le 3 juin prochain. Il est organisé par l’Initiative des médias d’Afrique avec l’appui de la Banque mondiale. Au nombre des objectifs visés figure celui de permettre aux participants d’acquérir les nouveaux réflexes dans le traitement des sujets liés au développement de l’Afrique.   

«Nous organisons ces ateliers pour encourager la spécialisation dans les médias africains. Les centres urbains constituent les pôles de croissance économique. Or, il y a des normes que nos cités ne respectent pas. C’est pour cela que les grandes villes africaines ne contribuent pas à la croissance économique du continent. Donc, il faut repenser nos villes pour les transformer en pôles de production, de croissance économique», a signifié Eric Chinje.

Intervenant à son tour, la directrice de la Banque mondiale pour la Tanzanie, le Malawi, la Somalie et le Burundi, Belle Bird, a fait savoir que le portefeuille de son institution dédié au financement des projets en Tanzanie était de 4,4 milliards de dollars dont 21% pour l’urbanisation.

Elle a également expliqué que la population de Dar es-Salaam, estimée à 4,4 millions d’habitants, connaît une évolution rapide avec un taux de 6,5% chaque année.

Les questions d’urbanisation se posent avec acuité dans la majorité des grandes villes d’Afrique, où l’on assiste à une explosion anarchique des quartiers dérisoires, ainsi qu’au manque de réseaux fiables de distribution d’eau et d’électricité. A cela s’ajoutent les problèmes liés à la forte pression foncière et à la dégradation de l’environnement.

La population africaine estimée à plus d’un milliard d’habitants dont quelque 472 millions vivent en milieu urbain, selon la Banque mondiale.

Pour Lova Rafidiarisoa, journaliste évoluant au journal L’Express de Madagascar, cet atelier de formation arrive à point nommé.

«Il y a certaines choses qu’on ne maîtrisait pas, notamment l’importance de faire usage des données statistiques fiables dans nos articles. Cette rencontre me permet de pouvoir aller plus en profondeur dans la couverture des évènements concernant mon pays qui vit un développement en matière d’infrastructures», a-t-il dit.

Christian Brice Elion

Légendes et crédits photo : 

Des participants à la formation (photo ADIAC)

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