Afrique : plus de sept trajectoires de croissance hors mines et hydrocarbures

Samedi 17 Septembre 2016 - 19:46

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Dans son dernier rapport intitulé « MGI Lions on the Move II : réaliser le potentiel des économies africaines », le cabinet américain présent dans six pays africains, Mc Kinsey, a identifié plusieurs voies divergentes de croissance dans le continent africain. Malgré la chute des cours mondiaux des matières premières, l’Afrique restera ainsi la deuxième région à forte croissance du monde d’ici à 2020.

L’analyse révèle d’abord le net ralentissement de la croissance globale de l’Afrique à la suite de la chute des cours mondiaux des matières premières. Au moins onze pays de la région sont durement affectés par cette crise, représentant plus de 60 % du PIB régional. Le reste de l’Afrique, qui forme environ 40 % du PIB, est arrivé paradoxalement à maintenir un certain niveau de croissance, voire à l’accélérer. En effet, l’on constate la montée du taux de croissance de 4,1 % (2000 et 2010) à 4,4 % (2010 et 2015). Par ailleurs, McKinsey projette une consolidation des fondamentaux et opportunités commerciales sur le long terme. Si les perspectives d’avenir restent globalement intéressantes, la croissance des économies africaines continuera à emprunter des voies divergentes. Désormais, la croissance africaine n’est plus soutenue seulement par l’exportation des matières premières. De ce fait, les dirigeants devront mieux composer avec les nouvelles voies de croissance qui se développent à plein régime, notamment la dynamique sociale, les ressources naturelles essentielles, la révolution technologique accélérée, la demande ou consommation intérieure, les dépenses des entreprises et la production manufacturière.

Le rapport constate une dynamique sociale de plus en plus forte. La région enregistre actuellement l’un des taux les plus rapides d’urbanisation au monde. Au moins 187 millions d’Africains vivront en ville au cours des dix prochaines années. D’ici à 2034, le continent africain comptera la plus grande population en âge de travailler au monde. L’autre voie de croissance tient de la présence des plus vastes réserves mondiales d’un grand nombre de ressources naturelles essentielles. 60 % de la surface agricole utile encore non utilisée dans le monde se trouve effectivement dans le continent. Au sujet de la révolution technologique accélérée, le rapport fait allusion à la forte pénétration des smartphones, avec un taux qui dépasserait les 50 % d’ici à 2020.

En bonne place parmi les trajectoires de la croissance africaine, il y a les dépenses des ménages qui connaîtront une hausse de 3,8 % d’ici à 2025, s’établissant à 2 100 milliards de dollars américains. Le cabinet McKinsey parle d’une contribution plus significative des dépenses d’entreprises. Celles-ci passeront de 900 à 3 500 milliards de dollars américains entre 2015 et 2025. Quant à la production manufacturière, elle devrait doubler pour atteindre les 500 milliards. Les 3/4 de la production additionnelle proviendraient des entreprises basées en Afrique. À en croire le rapport, le continent compte actuellement environ 700 entreprises générant des revenus de plus de 500 millions de dollars américains.

Laurent Essolomwa

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