Aide publique au développement : "la France peut faire aussi mieux que la Grande-Bretagne...", selon Erik Solheim

Lundi 15 Décembre 2014 - 14:21

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Selon le président du Comité d’aide au développement (CAD) de l’Ocde, Erik Solheim, l’objectif de consacrer 0,7% du RNB des pays développés à la solidarité internationale n’a jamais autant dominé l’actualité. Il appelle les pays comme la France, l’Allemagne et les grands pays émergents comme la Chine à faire mieux.

L’aide publique au développement aurait augmenté au cours des dernières décennies et viendrait de retrouver ses niveaux d’avant la crise financière. L’investissement privé ou les ressources fiscales des pays en développement ont par exemple fortement progressé, et il y aurait beaucoup plus d’argent disponible pour les pays en développement.

À l’inverse, le budget de la France, l’un des principaux contributeurs de l’Aide publique consacrée au développement a baissé assez régulièrement de plusieurs années. Elle s’est engagée dans des missions de maintien de la paix et de la sécurité dans des circonstances particulièrement difficiles comme au Mali et en Centrafrique, et a poussé le débat politique sur la Taxe sur les transactions financières.

Mais la France devrait essayer d’en faire plus, selon Erik Solheim. Car si un gouvernement conservateur a pu atteindre l’objectif international de consacrer 0,7% de son Revenu national brut à l’aide publique au développement, en dépit de la crise financière, pourquoi la France ne pourrait-elle pas atteindre le même niveau ? S’interroge-t-il, bien que l’aide au développement ne soit pas le seul objectif. Il serait également primordial d’encourager l’investissement privé dans les pays en développement et de les aider à améliorer leur système fiscal.

En revanche, Erik Solheim est pour l’amélioration du système des investissements privés dans les pays en développement. Ils représentent 4 à 5 fois le montant de l’aide publique au développement. Sans ces investissements, il sera compliqué pour ces pays d’assurer leur développement. Le CAD de l’Ocde essaie par ailleurs de mettre en place un autre indicateur, «le soutien officiel total au développement » qui  viendra en complément de l’indicateur de l’aide publique au développement, en prenant en compte plus largement certains types de financements, tels que les fonds privés ou les dépenses d’intervention militaire pour le maintien de la sécurité.

L’une des tendances actuelles, c’est que plusieurs nouveaux acteurs en fassent partie. C’est le cas des pays arabes et de la Chine qui vont devenir les principaux contributeurs à l’aide publique au développement hors de l’Ocde, la Turquie, le Brésil, le Mexique, ou l’Inde qui sont aujourd’hui à la fois donateurs et bénéficiaires de l’APD. Pour le président du CAD, tout le monde se doit de contribuer selon ses possibilités.

Noël Ndong