Alain Bidjeck : « le Musaf sera le lieu de rencontre entre professionnels congolais et visiteurs »

Mercredi 19 Juillet 2023 - 9:28

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Expert dans les industries musicales et culturelles de la diaspora et africaines et organisateur du Festival MOCA, Alain Bidjeck sera à Brazzaville cette semaine pour participer au Fespam et aux rencontres du MUSAF. Il nous explique pourquoi.

Les Dépêches de Brazzaville (L.D.B) : Quelles sont vos attentes, en tant qu’acteur de l’industrie musicale, quant au Fespam dans son ensemble et au Musaf en particulier ?

Alain Bidjeck (A.B) : Je voudrais déjà dire que le retour du Fespam est une excellente nouvelle. L’Afrique centrale jouit d’une histoire musicale incroyable. Cette richesse a besoin d’une scène et d’une plate-forme d’envergure pour rayonner. Et la rumba, mise à l’honneur cette année, est un excellent outil de communication.

En travaillant sur des événements comme le Midem, à Cannes, ou l’African Music Forum, à Kinshasa et Brazzaville, j’ai constaté qu’il manquait une plate-forme d’envergure à tous ces artistes. Il fallait une interface de dimension internationale pour permettre aux professionnels venus d’ailleurs de découvrir les talents congolais.

LDB : Quel est l’apport du Musaf ?

A.B : Dans la même logique de découverte, le Musaf sera le lieu de rencontre entre professionnels congolais et visiteurs. Cela permet de voir qui fait quoi, quels sont les nouveaux acteurs de l’écosystème. C’est aussi l’occasion de se faire connaître, de valoriser nos activités. En tant qu’organisateur de festival, le Moca (Movements of creative africas) en l’occurrence, c’est aussi l’occasion de faire du repérage pour la programmation des futures éditions.

LDB : Quels sont les atouts du Fespam ?

A.B : Au risque de me répéter, l’Afrique centrale est le cœur de la musique africaine et le Fespam doit en devenir le rendez-vous incontournable au même titre que le Fimua d’Abidjan, le Visa for Music au Maroc, le Rema à Ouaga. Outre sa richesse musicale, le Fespam bénéficie d’un calendrier favorable, car il n’est pas du tout dans la même temporalité que les autres. C’est bien réfléchi, car cela remet le Congo au centre de la carte et du calendrier.

LDB : Et quels impacts possibles pour l’industrie musicale ?

A.B : L’avenir le dira. Le Congo a traversé une période compliquée économiquement, avec forcément des répercussions pour le monde culturel. Avec l’arrivée de la rumba au patrimoine immatériel de l’humanité, on a senti un coup de boost dans le paysage culturel. Le Fespam doit s’appuyer sur cette dynamique. J’ai vu le programme et j’ai vraiment hâte d’y être. Entre le festival et le marché, Brazzaville va retrouver des couleurs.

LDB : Huit ans après la dernière édition, les réseaux sociaux ont pris une ampleur incroyable. Comment le Fespam peut s’inscrire dans ce nouveau mode de communication ?

A.B : Quand on regarde la communication qui a été faite autour de la cérémonie de lancement du Fespam à l’Unesco, on constate que c’est déjà le cas. J’étais à l’Unesco et je peux vous dire, à l’instar de nombreux professionnels, que nous avons été bluffés : on ne s’attendait pas à un tel lancement et à une communication si percutante. Ensuite, chacun a relayé sur ses propres réseaux sociaux, ce qui a ajouté de l’ampleur à l’événement.

Maintenant, il faut que cela continue sur le terrain durant le festival. Dans ce sens, il est important que la presse panafricaine et internationale relaie ce rendez-vous. En parallèle de la dynamique du public, dont je ne doute pas, il est primordial que les médias participent à l’écriture de cette belle histoire.

 

Camille Delourme

Légendes et crédits photo : 

Alain Bidjeck et DOC TMC du Bisso na Bisso, lors du lancement du Fespam à l'Unesco, le 31 mai (CD/ADIAC)

Notification: 

Non