Appel d’offres de la Céni : un sévère réquisitoire de Franck Diongo

Jeudi 3 Mars 2016 - 18:14

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Pour le député national et président du Mouvement lumumbiste progressiste (MLP) et du Front antidialogue (FAD), ce document émis par la centrale électorale est un complot contre la démocratie et le peuple congolais.

 

Après avoir analysé et décortiqué l’appel d’offres de la Céni sur l’acquisition des kits électoraux, le MLP et FAD Franck Diongo vient d’adresser une correspondance, la deuxième en moins de quinze jours, au secrétaire général de l’ONU, Ban ki-moon, dans laquelle cette figure de proue de l’opposition congolaise, à travers l’analyse de la forme et du fond du dossier d’appel d’offres dont il est question, note ses considérations qui font transparaître la duplicité et la complicité de la centrale électorale avec le pouvoir en place et une volonté manifeste de ne pas organiser les élections présidentielle et législatives dans les délais fixés par la Constitution.

Dans ce document qui a été expliqué lors d’une conférence de presse tenue le 3 mars au siège du Mouvement lumumbiste progressiste (MLP), le député Franck Diongo trouve illégal et ambigu que la Céni fasse appel au Bureau central de coordination (Bceco), qui est une agence parallèle et illégale du gouvernement, pour gérer cet appel d’offre. « Dès lors, il est évident qu’en recourant au Bceco, la Céni ne peut plus nier de travailler sous le contrôle du pouvoir, compromettant ainsi son indépendance et son impartialité sans lesquelles, elle n’a plus de raison d’être. Elle pourrait arguer qu’elle ne dispose pas de cellule de gestion des projets et des marchés publics, mais cela serait plus grave encore pour une institution qui fonctionne depuis plus de dix ans. Dans tous les cas, c’est au minimum une violation de la loi », a appuyé le président du MLP et du FAD. D’ailleurs, a-t-il poursuivi, le Premier ministre Augustin Matata Ponyo reste le vrai directeur général de cette agence. « La Céni, nous l’avons attrapée la main dans le sac. Ce qui met à nu son manque de neutralité, de sincérité, de partialité, etc. », a insisté le député Franck Diongo.

Les manœuvres dilatoires

Le député MLP a reproché également à cet appel d’offres de la Céni de ne pas avoir incorporé la contrainte du délai constitutionnel. « La Céni et le Bceco ont volontairement ignoré la contrainte du délai constitutionnel », a fustigé le président du MLP et du FAD. Pour Franck Diongo, en effet, la Céni utilise des manœuvres dilatoires en vue de prolonger le pouvoir du régime en place, notamment en usant d’un appel d’offres international ouvert, qui ne tient pas compte du délai fixé par la Constitution pour l’organisation des élections, notamment la présidentielle, au lieu de recourir aux deux autres possibilités données dont l’appel d’offres international restreint ou l’offre de gré-à-gré. « Alors que la loi en vigueur relative aux marchés publics offre la possibilité d’utiliser la procédure du marché ‘’de gré à gré’’ ou d’appel d’offres international restreint, la Céni choisit délibérément de recourir à la procédure de l’appel d’offres international ‘’ouvert’’. Ce qui ne peut avoir pour conséquence que de retarder l’organisation des élections », a fait constater Franck Diongo, qui a noté que c’est un mépris au peuple congolais que de vouloir tout faire en marge de la loi.

Rejet de l’appel d’offres, du dialogue et récusation de Corneille Nangaa

En sa qualité de député national et de président du MLP et du FAD, Franck Diongo a rejeté cet appel d’offres de la Céni, dont une copie a même été déchirée d’une façon symbolique, pour marquer cette inacceptation. Il a également demandé au peuple congolais et à toute l’opposition de le rejeter.

Le président du MLP et du FAD a, en outre, appelé la Céni à retirer ce document, de le reconsidérer et de procéder à l’appel d’offres restreint ou de gré à gré pour respecter le délai de l’organisation de l’élection présidentielle. Par contre, le député et son parti politique ont réitéré leur récusation du président de la Céni, Corneille Nangaa, considéré comme « la pièce par laquelle le scandale arrive et arrivera », qu’ils accusent d’aliéner l’indépendance et l’impartialité de la Céni.

Franck Diongo et le MLP, qui réaffirment également leur rejet du dialogue politique dilatoire conçu par le président Joseph Kabila « dans le seul but de s’octroyer une présidence à vie », invitent la Communauté internationale à agir plus efficacement pour soutenir le peuple congolais dans sa lutte pour le respect de la Constitution et pour garantir une alternance démocratique au pouvoir en 2016.

Le président du MLP a également fustigé l’injonction faite par le président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku, à la Céni, pour invalider certaines candidatures au poste de gouverneur et vice-gouverneur. Tout en accusant la Céni de complicité avec la majorité présidentielle, le député note que cet ordre avait pour objectif d’écarter certaines personnalités en vue de favoriser les commissaires généraux nommés. Franck Diongo, qui attend initier une action au Parlement contre les ministres de l’Intérieur et du Plan, a enfin dit considérer que la Céni n’ayant pas annulé son calendrier des élections, ces opérations devront se passer aux dates marquées sur ce document.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Franck Diongo montrant une copie de l'appel d'offres de la Céni, avant de la déchirée publiquement /Photo Adiac

Notification: 

Non