Assemblée nationale : une loi en gestation pour réglementer les funérailles en RDC

Mercredi 1 Mai 2019 - 15:30

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Le texte en chantier, dont le député André Claudel Lubaya est l’auteur, vise à soulager les familles, du reste dépourvues de moyens, mais souvent obligées de recourir à la solidarité ou de s’endetter pour faire face aux importantes charges funéraires.

À Kinshasa et ailleurs sur le territoire national, il ne fait pas bon, par ces temps de basse conjoncture, de perdre un être cher. L’organisation des funérailles, avec tout ce qui l’entoure en termes de dépenses exorbitantes à engager, met plusieurs familles dans un état de souci permanent. Si certaines, parmi les plus nanties, parviennent à se tirer d’affaires, tel n’est pas le cas pour la  majorité au revenu moyen qui, généralement, ne sait pas par où commencer. C’est dans le but de réglementer le secteur funéraire livré à la merci des opportunistes et affairistes de tout acabit que le député national, André Claudel Lubaya, a pensé élaborer un projet de loi dans le sens de recadrer l’activité mortuaire en République démocratique du Congo (RDC). Le projet de loi serait déjà introduit au bureau de l'Assemblée nationale. « Dans un pays où la grande majorité des citoyens vit avec moins d’un dollar par jour, les mœurs répandues en matière de dépenses funéraires contrastent avec la précarité des ménages », constate l’élu de la circonscription de Kananga qui estime que le déroulement des funérailles devra dorénavant être réglementé.

La loi portant sur les déclarations de décès, les autorisations d’inhumer, la levée des corps, les délais des funérailles et les modalités des obsèques étant devenus obsolètes (car se référant à une vieille ordonnance du pouvoir colonial belge adoptée le 15 mars 1950), il est temps de la revisiter. D’où la nécessité de restituer cette ancienne législation à l'air du temps. Le rôle de l’État, dans le cadre de la loi en gestation, devra être clarifié pour fixer et limiter la hauteur ainsi que les modalités de son intervention dans le secteur.

Laminée par les dépenses exorbitantes auxquelles donnent lieu les funérailles d’un de leurs, les familles éprouvées se retrouvent le plus souvent ruinées financièrement. A l’opposé, les tenanciers des espaces funéraires et autres intervenants se frottent les mains, fiers d’avoir engrangé d’énormes recettes. En l’absence d’une réglementation convenable, les funérailles sont donc devenues un chemin de la croix pour les familles et une aubaine pour les différents intervenants dans le secteur. A travers sa proposition de loi, André Claudel Lubaya entend apporter des réponses aux préoccupations de nombreux Congolais en matière d’organisation des funérailles.       

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

André Claudel Lubaya

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