Baby-blues : un mal de mère peu connu

Vendredi 8 Février 2019 - 12:30

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Chaque année,50 à 80% des mamans sont touchées par le phénomène baby-blues, qui repose énormément sur la sensibilité de chacune d'elles aux fluctuations hormonales. Zoom sur cette dépression post-natale.

Il arrive que la femme enceinte présente plusieurs symptômes mais peut également en présenter après son accouchement tel que le baby-blues, une pathologie assez mineure qui engendre des rares troubles post-partum, en occurrence, des troubles temporaires de l 'humeur parfois sans gravité qui se manifestent durant les jours qui suivent l 'accouchement.

Ce désagrément est souvent causé par le bouleversement des hormones qui se décèle par la peur de ne pas être une bonne mère ou encore la désagréable sensation du ventre vide.

Apparaissant souvent dans les trois à dix jours après l'expulsion du fœtus, les symptômes peuvent durer de quelques heures à quinze jours, selon les mères.

Une humeur très changeante, de la tristesse, de l'irritabilité, de l’anxiété, un manque d'appétit, une grande fatigue et des difficultés pour dormir, voilà comment peuvent se reconnaître les effets d'un baby -blues. Parfois, une manifestation physique comme des maux de tête, des crampes d'estomac et des palpitations peuvent aussi être présents.

Mais il arrive que les symptômes perdurent trop longtemps (plus de quinze jours), par exemple, avec un désintérêt total pour le bébé, des idées suicidaires, etc. A ce moment-là, il est impératif de consulter un médecin afin de rechercher des causes telles qu’une anémie ou une dépression post-natale.

En ce qui concerne cette pathologie mineure chez les nouvelles mères en Afrique, elle n'est pas toujours prise en considération et surtout passe inaperçue dans certains centres hospitaliers, souvent si les corps médicaux ne sont pas attentifs. Et surtout que on attribue une certaine force psychologique et physique aux femmes africaines qui savent passer outre ce léger malaise dans plusieurs des cas.

Par ailleurs, le baby-blues ne nécessite ni traitement médicamenteux ni psychothérapie et cesse de lui-même, a précisé le Dr Olivier Matumele, chef de service gynéco-obstétrique à la maternité de Kintambo, à Kishasa.

Pour le Dr Presley Ibrahim M’sengui, médecin en santé publique à Brazzaville, cette pathologie est liée à plusieurs causes socio-psychologiques et se manifeste souvent chez les primipares (femmes qui accouchent pour la première fois) ou chez la jeune fille, telles que le refus d'assumer la grossesse par son auteur ;  une grossesse difficile ou mal suivie ; le traumatisme causé sur la fille enceinte et le rejet par sa famille ; le refus d'accepter la grossesse par la mère qui la pousse au dégoût à l'accouchement.

Parfois, des causes physiques également peuvent intervenir comme l’instabilité sociale pendant la grossesse ou une déchirure pendant l'accouchement pour ne citer que celles-là.

Diane Mande, maman de deux filles, a confié : "Je me mettais à pleurer toutes les fois que mon bébé pleurait. Ce qui me désorientait souvent", avant de renchérir: "Heureusement que l'expérience de mon époux qui était déjà père avant de me rencontrer m’aidait beaucoup en me calmant et me rassurant, ce qui me mettait en confiance".

Il est quand même demandé à la mère de prendre beaucoup de repos que possible, d’être soutenue par son entourage durant cette période courte et en cas de manifestations pointues de baby-blues, parler à son médecin ou à la sage-femme pour être soulagée.

 

Karim Yunduka

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