Bassin du Congo: Denis Sassou N'Guesso lance un Fonds bleu à Marrakech

Mercredi 16 Novembre 2016 - 11:27

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Le président congolais, Denis Sassou  N'Guesso a mis à profit sa participation à la 22e Conférence des parties à la convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP)  pour lancer le 15 novembre à Marrakech un Fonds bleu pour le Bassin du Congo.

Lancé en collaboration avec la Fondation Brazzaville pour la paix et la préservation de l’environnement, le Fonds bleu est un projet de développement durable qui va au-delà de la simple gestion concertée et responsable des écosystèmes forestiers du deuxième poumon écologique de la planète.

C’est peu avant de prendre la parole au segment de Haut niveau de la COP22 que le président Sassou N'Guesso a dévoilé l’initiative du Fonds bleu au cours d’une conférence de presse en présence de quelques membres de son gouvernement ou encore des représentants des gouvernements de la République démocratique du Congo (RDC) et du Cameroun.

Il a tenu à rappeler  qu’après l’accord de Paris obtenu en 2015 et la ratification de celui-ci par un nombre important de pays, les différentes parties entrent dans une phase active.

C’est ce qui justifie, d’après le dirigeant congolais, le lancement du Fonds bleu pour le Bassin du Congo qui représente à lui seul 220 millions d’hectares de forêts.

« Le Fonds bleu est un programme de développement et d’intégration économique, puis de règlement des problèmes de pauvreté. Bref, c’est un programme de paix », a déclaré le président congolais.  

Selon une fiche de présentation, le Fonds bleu proposera des subventions renouvelables chaque année de 100 millions d’euros (un peu plus de 65 milliards de FCFA) avec des engagements sur le long terme ; œuvrant pour la protection de l’environnement et pour la réduction des effets du réchauffement climatique dans la région.

« Le Fonds bleu pour le Bassin du Congo s’inscrira ainsi dans ce que la Commission économique pour l’Afrique a défini comme l’Economie bleue en garantissant des solutions tant au niveau économique qu’environnemental », a-t-on expliqué encore.

En 2005 la dizaine de pays réunis autour du Partenariat pour les forêts du Bassin du Congo (PFBC) avaient élaboré un plan de convergence en dix points, nécessitant un investissement de 2 millions de dollars (1.000 milliards de FCFA) en vue de l’exploitation  durable des écosystèmes forestiers.

« Le Fonds bleu va au-delà de cette initiative de gestion rationnelle des forêts. Il s’agit de passer de l’économie  forestière à l’économie bleue en allant vers la stabilisation des forêts. C’est un réservoir de carbone. Nous le faisons pour le monde », a assuré le président Denis Sassou N'Guesso.

« Les pays du Bassin du Congo recevront leurs ressources à travers ce Fonds bleu qui est un projet porteur pour l’Afrique. C’est un programme d’avenir pour le continent », a-t-il commenté.

Le Fonds bleu concerne également des projets de construction des barrages hydroélectriques ; des micro-centrales  et d’autres projets d’irrigation d’eau pour l’agriculture, la pisciculture et l’aquaculture.

Il est soutenu par l’Angola, le Burundi, le Cameroun, le Gabon, la Guinée équatoriale, la République centrafricaine, la RDC.  À eux, il faut ajouter la Tanzanie, le Rwanda et la Zambie.

Le Fonds bleu n’est encore qu’un projet en gestation. Des réunions entre les dirigeants, les experts et autres bailleurs de fonds devront suivre pour sa mise en œuvre et la définition des mécanismes de son fonctionnement.  

Les ministres des Affaires étrangères et de l’Environnement  des pays concernés vont se retrouver au début de l’année 2017 pour parapher un protocole d’accord en vue de lancer l’initiative.

« Nous appelons la communauté internationale à  soutenir le Fonds bleu  et à apporter des contributions », a lancé le président Denis Sassou N'Guesso.

« Pour la gestion équitable et transparente du Fonds bleu (qui vient en complément d’autres) il ne faudrait pas qu’il y ait des pays qui se taillent la part du lion », a-t-il dit.

« Le Fonds bleu ne vient pas en concurrence. Il est complémentaire des autres fonds  qui existent à travers le monde. Ses axes prioritaires consistent à supporter et promouvoir  des projets le long du Fleuve Congo et de ses affluents au grand bonheur des riverains », a précisé Jean-Yves Olivier.

Des experts ont souhaité que le Tchad soit associé à l’initiative. Ce qui aiderait à trouver des solutions à l’assèchement de son Lac qui a perdu 80% de sa superficie au cours des quarante dernières années.

La Rédaction

Légendes et crédits photo : 

Le président Denis Sassou N'Guesso présentant le Fonds bleu à la tribune de la COP22

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