Boko Haram : guerre de leadership à la tête de l’organisation

Au lendemain de l’annonce du leader, Abou Moussab al-Barnawi, comme nouveau wali du califat d’Afrique de l’Ouest, le leader historique  Abubakar Shekau a fait savoir qu’il était « toujours présent » comme chef de Boko Haram.

Ce groupe terrioriste a été fondé en 2002 par le prédicateur Mohamed Yusuf. Cette secte islamique milite pour l’application d’une charia dans les Etats musulmans du nord du Nigéria, et proclame que « l’éducation occidentale est impure », ce qui veut dire Boko Haram en langue haoussa.

A la mort de son idéologue en 2009, abattu par la police, le groupe plonge dans la clandestinité. C’est son bras droit, Abubakar Shekau, qui va changer l’organisation en armée. Il apparaît en 2010 pour la première fois  dans une vidéo pour annoncer la renaissance de Boko Haram. Le groupe va devenir une machine à tuer, organisant des attentats-suicides, des pillages,  prenant en otage des villages entiers, et se déployant au-delà du territoire nigérian.

En mars 2015, Abubakar Shekau et son groupe franchissent un tournant en prêtant allégeance au calife de l’Etat islamiste (EI), Abou Bakr al-Baghdadi. Alors que Muhammadu Buhari succède à Goodluck Jonathan à la tête du Nigeria, une force multinationale mixte (FMM) composée de soldats nigérians, camerounais, tchadiens et nigériens s’érige pour combattre l’organisation.

Plusieurs fois donné pour mort, Abubakar Shekau est réapparu dans une vidéo en mars dernier, mais affaibli. Une branche dissidente, Ansaru, proche d’Al Qaïda, semble concentrée sur des cibles internationales. Elle serait connectée aux jihadistes du Sahel. Selon certains experts, elle  aurait réintégré Boko Haram, aujourd’hui confronté à plusieurs courants. Le maintien d’Abubakar Shekau à la tête de Boko Haram fait débat à l’intérieur de la mouvance.

Des tendances diverses idéologiquement et stratégiquement se dessinent. Celle qui se rallie à Abubakar Shekau semble être la plus dure.