Brèves

Afrique du Sud

L’économie du pays replonge dans la récession technique, selon des données publiées par l'agence sud-africaine de la statistique (StatsSA). Le produit intérieur brut (PIB) du pays le plus industrialisé du continent s’est contracté de 0,7% au deuxième trimestre 2018, après avoir déjà dégringolé de 2,6% (chiffre révisé) au premier trimestre. StatsSA a précisé que la contraction du PIB au deuxième trimestre découle d’un repli des secteurs de l'agriculture et des transports. La production agricole a chuté de 29,2%, tandis que le secteur des transports a reculé de 4,9%. La production minière, cependant, a progressé de 4,9%, tandis que le secteur financier a enregistré une croissance de 1,9%. L’Afrique du Sud, qui avait déjà connu un épisode de six mois de récession technique, fin 2016-début 2017, a vu son PIB progresser de 1,3% en 2017 et les analystes anticipent un chiffre de 1,8% pour 2018.

Egypte

Les transferts de fonds de la diaspora égyptienne ont atteint un niveau record de 26,5 milliards de dollars au cours de l’exercice fiscal 2017-2018, a annoncé récemment la Banque centrale d’Egypte. Ce montant est en hausse de 4,6 milliards de dollars (+21,1%) par rapport à l’exercice précédent où il s’était établi à 21,9 milliards de dollars. Cette augmentation des transferts de fonds effectués par les expatriés égyptiens constitue une véritable manne pour le pays, dans la mesure où ceux-ci constituent l’une des principales sources de devises de l’Egypte depuis la décision de faire flotter la livre égyptienne, en novembre 2016.

Ethiopie

Le secteur manufacturier éthiopien bénéficiera d’un financement de cinq cents millions de dollars de la part de la Commercial Bank of Ethiopia. Ce financement vise à améliorer la productivité d’un secteur représentant l’un des piliers de l’économie nationale. Alors qu’elle vise à devenir la plaque tournante industrielle du continent africain, d’ici à 2025, l’Ethiopie a multiplié ces dernières années les investissements pour booster son secteur manufacturier, à travers la création de parcs industriels et l’attraction des investissements étrangers. Le nouveau financement représente une hausse de deux cents millions de dollars par rapport aux trois cents millions de dollars débloqués en mars, mais reste néanmoins en dessous des attentes des principaux acteurs du secteur. Pour l’exercice fiscal 2017-2018, ce secteur n’a exporté que pour 487,5 millions de dollars de biens, soit environ 50% de moins que les 997,9 millions de dollars attendus.

Cémac

Au premier trimestre 2018, l’indice global des cours mondiaux des produits de base exportés par les six pays de la Cémac (Cameroun, Congo, Gabon, Centrafrique, Guinée équatoriale et Tchad) s’est accru de 8,7 % par rapport au dernier trimestre de l’année 2017. Cette embellie a conduit la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), institut d’émission des pays de cet espace communautaire, à revoir à la hausse ses prévisions de croissance de l’année 2018, passant de 1,9% à finalement 2,5%. Cette hausse, détaillée dans un rapport de la BEAC sur « la politique monétaire » en Afrique centrale, s’explique «essentiellement par la remontée des cours des produits énergétiques et dans une moindre mesure de ceux des produits forestiers et des produits agricoles ». Sur la période sous revue, « il a été enregistré un renchérissement sensible des produits de la pêche (+12,6%) et des produits énergétiques (+10%). Les cours des produits forestiers et ceux des produits agricoles ont progressé moins fortement de 4,9% et 4,4%, respectivement. S’agissant des métaux et minerais, la variation des cours a été de 2,8% ».

Bassin du lac Tchad

Une conférence internationale des donateurs, tenue à Berlin en Allemagne, a permis de mobiliser environ 2,52 milliards de dollars pour venir en aide aux pays du bassin du lac Tchad (Nigeria, Tchad, Niger et Cameroun) dans la lutte contre Boko Haram. Ainsi, l’Allemagne, le pays hôte, a promis deux cent soixante-cinq millions d’euros, tandis que la Norvège s’est engagée pour cent vingt-cinq millions de dollars. On compte également les États-Unis (quatre cent-vingts millions de dollars), la Suisse (vingt millions de dollars), la France (cent trente-et-un millions d'euros), la Belgique (quarante-cinq millions d'euros), la Finlande (2,3 millions d'euros), le Danemark (72,5 millions d’euros). Mais aussi le Royaume-Uni (cent quarante-six millions de livres sterling), le Canada (soixante-huit millions de dollars canadiens), l’Union européenne (231,5 millions d'euros), le Luxembourg (quarante millions d’euros) et l’Espagne (3,2 millions d’euros). Par ailleurs, quatre cent soixante-sept millions de dollars supplémentaires seront mis à disposition sous la forme de prêts à faible taux. De plus, l’Allemagne a déclaré vouloir ajouter cent millions d’euros d’aide humanitaire à la région d’ici à 2020 ainsi que quarante millions d’euros destinés à la prévention des conflits et à la stabilisation de la région.

Kenya

Les bureaux de la chaîne de télévision chinoise CGTN dans le pays ont été perquisitionnés par des policiers armés, qui ont brièvement arrêté plusieurs journalistes, dans le cadre d'une opération visant les étrangers en situation illégale. Propriété de l'Etat chinois, CGTN est une chaîne de télévision de langue anglaise, diffusant ses programmes à travers le monde. L'ambassade de Chine, dans un communiqué, déclare qu'elle a reçu des appels à l'aide de treize ressortissants chinois. Les autorités kényanes ont lancé, en août, une vaste opération visant à arrêter les étrangers en situation illégale dans le pays, après avoir organisé une période de soixante jours où tous les étrangers vivant dans le pays ont dû faire revalider leur permis de séjour. La semaine dernière, le ministère de l'Intérieur a annoncé l'ouverture d'une ligne de téléphone permettant au public de dénoncer les étrangers en situation illégale, une décision décriée par Amnesty international.

Migration

Plus de quatre cent trente-neuf migrants ouest-africains ont été secourus en deux jours dans le nord du Niger, en plein désert près de l'Algérie. Le 3 septembre, une première vague de trois cent quarante-sept migrants de treize pays ouest-africains a été secourue par une équipe de recherche et de sauvetage de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Quatre-vingt-douze autres migrants africains sont arrivés, le 4 septembre, dans la même zone avant d'être pris en charge par les secours. L'agence onusienne ne précise pas si ces migrants ont été refoulés par Alger, comme ce fut récemment le cas de milliers d'autres clandestins. L'OIM assure toutefois qu'ils sont hébergés dans son centre de transit d'Arlit (nord du Niger) et que ceux qui le souhaitent seront acheminés dans leur pays d'origine. Le Niger, qui reçoit un important appui matériel et financier européen, mène une lutte implacable pour juguler le flux migratoire transitant par son territoire notamment le nord désertique.