Budget 2021 : une régression des recettes de vingt-trois pour cent par rapport au budget initial 2020

Le Premier ministre, Sylvestre Ilunga Ilunkamba, vient de déposer officiellement au bureau de l’Assemblée nationale les projections de son gouvernement pour l’exercice prochain. Ce travail réalisé avec la collaboration des partenaires techniques, dont le Fonds monétaire international (FMI), promet un débat houleux en plénière. « Nous nous engageons à le réaliser selon nos moyens », a expliqué en substance Sylvestre Ilunga. Quelques jours auparavant, le gouvernement de la République a déposé au Parlement un projet de loi financière rectificative pour l’exercice 2020. Promis depuis plusieurs semaines, ce projet a fait passer le budget initial voté au Parlement de 10 à 5 milliards de dollars américains, soit une réduction de 50 % justifiée par les mesures d’atténuation des effets négatifs de la pandémie de covid-19 et la baisse des activités d’import-export. Le projet de loi rectificative a été examiné et déclaré recevable à l’unanimité le 28 octobre dernier au niveau de l’Assemblée nationale.

Vu sous cet angle, le projet de loi financière 2021 marque alors une légère progression par rapport au budget rectifié de 2020, passant ainsi de 5 à 6,9 milliards de dollars. Rejetant cette lecture de la question, certains analystes rappellent que le traitement du projet de loi rectificative se poursuit actuellement au niveau de la commission Ecofin de l’Assemblée nationale. Et toujours par rapport à l’exercice passé, beaucoup de questions restent encore en suspens sur l’exécution du budget 2020, surtout en provinces. Pour ces analystes, il faut attendre le dépôt de la reddition de compte actuellement en examen à la Cour des comptes pour se prononcer définitivement. La chambre basse dispose en effet de quarante jours à compter de la date du dépôt pour adopter le projet de loi de finances de l’année.  

Quant aux chiffres-clés, la tendance baissière se confirme tout de même dans le projet de loi financière 2021. En franc congolais, les dépenses et les recettes sont fixées en équilibre à 10526,7 milliards FC. Il y a une baisse généralisée des différentes rubriques de recettes : douanes et accises (- 60 %), impôts (- 50 %), recettes non fiscales (- 53 %), recettes des pétroliers producteurs (- 45 %), etc. L’étroitesse des recettes a conduit le gouvernement de la République à prendre des mesures de réduction des dépenses publiques. Il y a ainsi une baisse de l’ordre de 30 à 80 %, à l’exception des salaires réduits à moins de 8 %, des prévisions relatives aux dépenses publiques. Il faut signaler en passant la baisse de 81 % des dépenses de la rubrique « Construction, réfection et réhabilitation ». Nous y reviendrons.