Burkina Faso : confusion autour du départ de Blaise Compaoré

Vendredi 31 Octobre 2014 - 11:45

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Plusieurs manifestants se sont rassemblés le 30 octobre devant l’ambassade du Burkina Faso, à Paris, demandant comme leurs compatriotes au pays l’abandon du vote de la révision constitutionnelle. D’autres ont réclamé le départ du président Blaise Compaoré.

Ils ont été rejoints par des manifestants ivoiriens et sénégalais. Le président français, François Hollande, a appelé au calme à Ouagadougou, invitant toutes les parties à la retenue. Un envoyé spécial onusien a été dépêché sur place pour évaluer la situation. Des centaines de milliers de manifestants, hostiles au pouvoir, ont pris d’assaut l’Assemblée nationale et la Télévision nationale, et ont fait un sit-in au palais présidentiel, pour manifester leur opposition au projet de modification de la Constitution. Les manifestants ont été rejoints par des militaires qui ont quitté leurs casernes. L’armée a annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale et la création d’un organe de transition pour une période d’un an, lançant un appel au calme et instaurant un couvre-feu.

Tard dans la soirée, Blaise Compaoré est réapparu sur une chaîne privée où il a appelé à des pourparlers et annoncé l'idée d'un gouvernement de transition jusqu’à la fin de son mandat à l’issue duquel il s’est engagé à céder le pouvoir à un "président démocratiquement élu". Prenant la mesure des manifestations qui secouent le pays, Blaise Compaoré a renoncé au projet de loi de révision de la Constitution qui lui aurait permis de se représenter, pour la 5ème fois, à la magistrature suprême. C'est ce projet qui a déclenché la révolte des "hommes intègres".

Au pouvoir depuis 1987, et ayant déjà modifié la Constitution à deux reprises, Blaise Compaoré a déclaré avoir entendu « le message » et avoir « pris la juste mesure des fortes aspirations de changement ». L’opposant Bénéwendé Sankara a déclaré que le départ du président du pouvoir était « un préalable non négociable ». L’article 37 de la Loi fondamentale fixe à deux au maximum le nombre de quinquennats présidentiels. 

Noël Ndong