Business : nécessité de structurer le secteur informel

Mercredi 28 Novembre 2018 - 12:17

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Promouvoir la structuration des entreprises informelles en association, regroupant leurs membres par secteur d’activité, permettra de faciliter la transition de l’informel vers le formel.

La recommandation a été formulée dans le rapport d’une étude sur le secteur informel en République du Congo, présenté le 27 novembre, à Brazzaville. Initiée par l’Union patronale et interprofessionnelle du Congo (Unicongo), avec l’appui technique et financier du Bureau international du travail, cette étude est réalisée par le Centre d’études et de recherche sur les analyses politiques et économiques. Elle a pour objectif de mettre en place les bases d’une démarche partenariale publique/privée, visant à favoriser la migration des unités dans l’économie informelle vers le formel ; renforcer les capacités d’Unicongo, en vue de la mise en place d’une offre de services compétitifs dans ce domaine.

Les résultats de l’enquête montrent, entre autres, que les cinq cents petites et moyennes entreprises (PME) et très petites entreprises ayant fait l’objet de l’étude se répartissent de la manière suivante :34,66% évoluent dans le secteur de l’industrie, notamment dans la transformation alimentaire et non alimentaire ; 32% dans les services et 25,7 dans le commerce. Seulement 7,57% sont dans le secteur agricole. 

« Cette faible proportion s’explique par le fait que l’enquête s’est déroulée dans les villes où un nombre limité d’entrepreneurs agricoles sont implantés dans les zones urbaines et péri-urbaines », a relevé Boungou Bazika, le consultant ayant réalisé l’enquête.

L’étude démontre également que 87,74% d'entreprises informelles ont le statut d’entreprise individuelle. Les entreprises à caractère familial ont, quant à elles, un taux de 8,67%. 77% des entreprises vendent en détail contre 22, 38% spécialisées dans la vente en gros. En plus, la majorité de ces entreprises a un capital de démarrage relativement faible, variant entre 100 000 et 990 000 FCFA.

En outre, les relations non contractuelles entre les deux secteurs sont largement dominantes avec 82,44% d’entreprises, contre une faible proportion d’entreprises dont les relations sont contractualisées.

Intervenant à cette occasion, la ministre des PME, Yvonne Adélaïde Mougany, a indiqué que le secteur informel méritait la reconnaissance du gouvernement car celui-ci joue un rôle essentiel dans l’économie nationale. C’est pour quoi l’Etat, le secteur privé et la société civile doivent fédérer leurs efforts pour aider autant que possible ce secteur informel à se développer.

Il s’agit, en effet, selon la ministre, de mettre en œuvre des mesures suffisamment incitatives pour accélérer la migration aussi massive que possible des acteurs de l’informel au secteur structuré pour améliorer le processus de densification du tissu des très petites et moyennes entreprises.

« … l’informel a existé, existe et existera toujours, notre action prioritaire est de le structurer afin de lui apporter une assistance appropriée visant à améliorer ses performances », a déclaré la ministre des PME.

Rappelons  que cette même démarche a déjà été engagée par le ministère des PME sous l’appellation de « Cartographie et structuration du secteur informel au Congo ». Son rapport en cours de finition apportera des contributions théoriques et pratiques ainsi que des données de premier choix susceptibles d'adresser avec succès les problématiques d’une meilleure inclusion du secteur informel dans l’économie nationale.

Lopelle Mboussa Gassia

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