Candidat unique de l’opposition à la présidentielle: Jean-Pierre Bemba promet de s’y impliquer activement

Lundi 29 Octobre 2018 - 16:00

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L’ancien vice-président congolais estime que sa famille politique doit se donner les moyens de faire face au dispositif mis en place par le pouvoir pour assurer le triomphe électoral, en commençant par dégager une candidature unique en son sein.

Ecarté de la course à la présidence de la République suite à une condamnation à un an de prison pour subornation de témoins dans le cadre de son dossier à la Cour pénale internationale, Jean-Pierre Bemba est loin de se résigner dans son combat politique pour l’alternance démocratique au sommet de l’Etat. L’opposant qui séjourne à Bruxelles promet de rentrer au pays vers mi-novembre pour participer au débat politique, en s’impliquant notamment dans le choix du candidat unique de l’opposition à la présidentielle, et en apportant son soutien aux candidats de son parti, le Mouvement de libération du Congo (MLC) aux législatives et aux provinciales. Il l’a dit récemment dans une interview à la "Libre Afrique", relayée par mediascongo.net.

Selon le leader du MLC, l’opposition doit impérativement se choisir un candidat unique pour la prochaine présidentielle. C’est, dit-il, le seul moyen pacifique pour espérer changer la donne politique au pays. « Ce ne sera pas évident, je le sais », nuance-t-il cependant tout en considérant le travail effectué la semaine dernière, en Afrique du Sud, par les représentants de toutes les composantes de  l’opposition comme un pas dans la bonne direction. « Ils ont annoncé un candidat unique pour le 15 novembre au plus tard. Une session de travail est prévue du 7 au 10 novembre entre les leaders de ces mouvements. Il faut que nous trouvions un consensus quand on sera tous autour de la table. On sait que ce ne sera pas facile mais on va y arriver », a-t-il indiqué. Et d’ajouter : «Il faut que l’on s’entende et ce candidat sera bien encadré. Il y aura au moins six autres candidats derrière lui. Ils vont s’engager à fond pour lui permettre de l’emporter, ils seront donc attentifs à ce qu’il fera quand il sera élu ».

A propos justement des élections, le challenger de Joseph Kabila à la présidentielle de 2006 revient sur les préalables de l'opposition, à savoir le retrait de la machine à voter et le nettoyage du fichier des électeurs qui comporte près de dix millions de votants potentiellement fictifs. Il faut, dit-il, que cela soit obtenu avant d’aller aux élections. Fort de l'expérience de la présidentielle de 2006, il redoute la tricherie et le bourrage des urnes. « Contrairement à 2006 et 2011, cette fois, les Congolais se mobilisent avant le scrutin pour dire non à la tricherie qui se prépare et infléchir les plans de la majorité », avance-t-il. D’où le sens de la marche de l’opposition du 26 octobre qu’il a soutenue autant que d’autres à venir, le but étant de faire comprendre aux tenants du pouvoir que « le peuple ne veut pas de cette machine et de la tricherie qui se prépare ».

Jean Pierre Bemba invite à la poursuite de ces actions pour fléchir « un gouvernement qui fait tout pour se maintenir au pouvoir », qui « exclut des candidats » et qui « met en place un processus électoral dont le seul objectif est d’assurer la victoire de ses favoris à tous les niveaux de scrutins ». Et de trancher, sous forme d’une péroraison : « Si on ne se mobilise pas aujourd’hui, demain, ce sera bien pire ».

Alain Diasso

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